Suspecté d’avoir frappé une dame de 80 ans
Affaire délicate à juger en ce jeudi 21 septembre en audience correctionnelle. En effet, Anthony* était convoqué à la barre du tribunal pour avoir été à l’origine sur des violences sur une dame âgée de 80 ans, Aurore*. Les faits se déroulent à Yolet de 2011 à 2014. Gérard* est hébergé chez Aurore. Ce dernier fait la connaissance d’Anthony et ils décident de vivre sous le même toit, chez la personne âgée.
Mais des doutes apparaissent lorsque des signalements sont faits par un médecin ou du personnel de l’ADMR : Aurore serait battue par Anthony. Cette dernière est examinée et des ecchymoses apparaissent à de nombreux endroits du corps : bras, fesse, genoux, sein gauche. Anthony est alors entendu plusieurs fois. Il ne reconnaît pas directement les violences en audition, mais dira : « je ne me souviens pas, je la considère un peu comme ma grandmère maternelle, je suis malade, je ne voulais pas faire cela. »
Le prévenu ne répond pas aux questions
Anthony fera même des ten- tatives de suicide. Ce jeudi, à la barre du tribunal, Anthony reste dans le silence et ne souhaite pas répondre aux questions du tribunal, ce qui est son droit. Devant cette situation, le président du tribunal écourte donc les débats et donne la parole au procureur pour son réquisitoire. « Il ne veut pas répondre aux questions, c’est son droit mais dans ce dossier, j’ai beaucoup de questions, mais pas de réponses. Ce qui est certain, c’est que cette vieille dame, qui a disparu depuis, a eu le courage de révéler ces faits. Au départ, elle ne disait pas qu’elle avait été frappée. Puis, sa parole s’est libérée lorsqu’elle a été à l’Ehpad de Laroquebrou. Certains éléments permettent de condamner ce jeune homme : les témoignages, les certificats médicaux, la façon de se comporter de Monsieur. C’est pour cette raison que je demande une peine de 18 mois de prison. »
Une demande bien trop lourde pour l’avocat d’Anthony qui a plaidé une relaxe : « il est toujours compliqué de juger un homme à travers des papiers et un dossier, il y a de l’humain derrière. J’ai eu l’occasion de discuter plusieurs fois avec lui et c’est un écorché vif, il est toujours dans l’opposition. Sur le dossier en lui-même, il y a plusieurs observations. Madame avait un traitement médical et le médecin indique le fait qu’il y a eu un surdosage d’un médicament, ce qui provoque l’apparition de bleus sur le corps. On a le témoignage d’une cousine qui dit que c’était une menteuse, une affabulatrice. Elle a aussi indiqué le fait qu’elle avait peur du compagnon d’Anthony avant même que ce dernier débarque dans la vie de Madame. C’est un garçon qui n’a pas de casier judiciaire et qui n’est pas connu pour des faits de violence. S’il est aussi dangereux que cela, il faut aller jusqu’au bout et demander une obligation de soins, ce qui n’a pas été fait par le procureur. »
Le jugement a été mis en délibéré au 19 octobre. *Les prénoms ont été modifiés.