La Voix du Cantal

: François Becarie apporte la preuve par l’odeur

Après un long parcours en sciences criminelle­s, François Becarie s’est spécialisé dans l’odorologie, une technique d’identifica­tion par l’odeur. Il publie aujourd’hui un premier ouvrage de vulgarisat­ion consacré à cette pratique judiciaire.

- L.P. L’Odorologie est disponible à la librairie Le Petit Poucet à Montsalvy, et à Point Virgule à Aurillac, ainsi que sur internet, au prix de 10 €.

« L’odeur humaine est unique et plus discrimina­nte que l’ADN. De vrais jumeaux ont le même ADN, mais pas la même odeur » . Après plusieurs années d’études en criminalis­tique, François Beacrie vient de faire paraître l’Odorologie, un ouvrage consacré à cette technique judiciaire, visant à identi- fier une victime ou un suspect à l’aide de l’odeur humaine. Passionné par les sciences humaines, ce Montsalvye­n d’origine s’est formé tardivemen­t à la médiation, avant d’attaquer des études en victimolog­ie et criminolog­ie, pour se spécialise­r ensuite en criminalis­tique, l’étude des techniques utilisées par la justice et les enquêteurs pour établir la preuve d’un délit et identifier son auteur. Rapidement, celui-ci va particuliè­rement s’intéresser à l’odorologie, c’est-à-dire, « la preuve par l’odeur » . Cet ouvrage, dans lequel l’auteur a tenu à « vulgariser » la technique, détaille la pratique de l’odorologie, son historique et son utilité.

Une preuve valable devant la justice

Le principe : on place des lingettes sur la zone de prélèvemen­t de l’odeur, avant de confiner celle- ci à l’aide de papier aluminium pour éviter les déperditio­ns. Les lingettes sont ensuite placées dans un bocal hermétique. Le but est ensuite de comparer l’odeur prélevée avec un éventuel suspect, victime ou témoin, selon les besoins de l’enquête. Dans le cas d’un suspect éventuel, il sera demandé à celui-ci de malaxer une lingette afin de recueillir son odeur, qui sera ensuite comparée avec l’odeur prélevée sur le lieu de l’infraction, grâce à des chiens. « Le but est de placer cinq bocaux contenant des lingettes, dont une seule est susceptibl­e d’être comparée, explique François Becarie. On fait respirer au chien l’odeur de référence et celui-ci doit retrouver l’odeur parmi ces cinq bocaux » . L’opération est renouvelée à plusieurs reprises, en changeant les bocaux de place, en enlevant un bocal, et en changeant de chien pour plus de certitude. « Les opérations sont filmées et envoyées au tribunal, ajoute l’auteur. Cela fait office de preuve et devient valable devant la justice » .

Pour François Becarie, l’intérêt de cet ouvrage est de faire connaître cette pratique, « encore méconnue » du grand public, mais très utilisée par les services d’enquête et très économique. Une technique qui a également fait ses preuves, puisque les odeurs reconnues par les chiens permettent « un taux de réussite de 100 % » .

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