Crise à l’hôpital : « 1 800 agents sont en souffrance »
Personnel « à bout », charge de travail importante, les agents de l’hôpital Henri Mondor d’Aurillac font face à une crise du travail et attendent l’ouverture d’un dialogue durable avec la direction.
Jeudi 5 octobre, quelque 100 agents du CH d’Aurillac se sont relayés devant l’accueil général pour interpeller sur les changements de leur profession et des nouvelles difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Charles Meilhac, secrétaire général du syndicat Force ouvrière au centre hospitalier Henri-Mondor explique la souffrance de ses collègues, qui croît de jour en jour : « Nous voulons avant tout mettre en avant le vécu quotidien de nos équipes. Nous faisons face à des méthodes de management héritées du privé qui ne sont pas compatibles avec le milieu de la santé. Le personnel est à bout » . Un cri du coeur qui a conduit les agents à l’émission d’un cahier de doléances. Plusieurs dizaines d’agents ont pris la plume pour mettre noir sur blanc les « épreuves » quotidiennes auxquelles ils font face.
Pêle-mêle, on peut constater « manque de personnel », « ar- rêt maladie en série », « congés sacrifiés » … La situation est telle, selon le secrétaire général, qu’elle touche aujourd’hui « tous les niveaux, de l’infirmière au cadre, 1 800 agents sont en souffrance. La question se pose si l’on souhaite toujours un hôpital public » .
Ce « ras- le- bol » général pointe également du doigt une offre de soins, menacée : « Les Aurillacois et Cantaliens le constatent eux aussi indirectement. Il n’y a qu’à voir les temps d’attentes pour consul- ter un spécialiste » poursuit Charles Meilhac.
Pourtant, malgré ces conditions, la seule volonté des agents est « de préserver les soins et un service de qualité. Mais les gens sont usés et ne pourront pas tenir cette cadence indé- finiment » souligne, inquiet, le secrétaire FO. Pour le moment, la priorité numéro une est d’instaurer le dialogue avec la direction et le maintenir pour une relation durable.
Contacté par la rédaction, Pascal Tarrisson, directeur de l’hôpital d’Aurillac a tenu à prendre la parole : « Nous avons entendu l’appel des agents. Lundi (9 octobre), nous avons rencontré les représentants de FO. Les discussions sont en cours. Il faut toutefois bien comprendre que la situation des hôpitaux est délicate en ce moment avec les financements qui ne cessent de baisser. La réorganisation du temps de travail opérée en début d’année a changé les habitudes et il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions ou faire marche arrière. Nous sommes en phase de stabilisation sur les changements effectués » .
« 1 800 agents sont en souffrance »