Corruption de mineur : un oncle aux moeurs salaces
Jeudi dernier à la barre du tribunal d’Aurillac, Anthony* était convoqué pour répondre à des accusations de corruption de mineur de moins de 15 ans et de détention d’image d’un mineur présentant un caractère pornographique. Une histoire qui remonte aux années 2011 et 2013. Il aurait envoyé des messages à caractère pornographiques à sa nièce, Sarah*, alors âgée de 13 ans. Il aurait aussi demandé que sa cousine, Marie*(12 ans), envoie des photos d’elle entièrement nue. Au départ, les invitations et envoi des photos se font par l’intermédiaire de Facebook, Skype. Il utilise alors un compte Facebook avec un pseudo, mais ce n’est qu’au bout d’un certain nombre de mois que Sarah se rend compte que l’auteur de ces faits est son oncle. Il lui a envoyé un jour un texto : « alors, on ne répond pas à son oncle ? »
Sarah, accompagnée de sa mère, décide de porter plainte. Elle raconte les faits aux gendarmes : « il me faisait des propositions sexuelles par Facebook, me demandant de me déshabiller, et me proposait des cam coquines. »
À la barre, Anthony reconnaît les faits, il est gêné. « Je ne sais pas trop pourquoi j’ai fait cela, c’était un fantasme, c’était virtuel, mais je ne voulais pas faire de mal. Je n’ai pas mis le holà sur cette façon de jouer. »
La présidente du tribunal indique alors le fait que l’on a retrouvé des images pédopornographiques sur son ordinateur, qu’il a envoyé des photos de son sexe à sa nièce. C’est alors que la procureure de la république lui demande : « mais pourquoi avoir fait cela ? » . Anthony lui répond alors : « je ne sais pas, elle n’était pas vilaine. »
Au cours des investigations, un expert est mandaté, celui-ci affirme qu’Anthony a des penchants pédophiliques…
De son côté, l’avocat des jeunes filles indique : « j’espère qu’il a honte, il a profité de leurs jeunes âges. Sa nièce ne réalise pas que cela peut être son oncle l’auteur de ces faits. Dans la procédure, il y a 16 pages de messages venant de sa part et au cours de l’expertise, ce dernier indique : on se chambrait de cette façon, on parlait de sexe. Mais non, chez monsieur, c’est vous qui êtes à l’origine de ces messages. »
Avant que la procureure ne rajoute : « ce qui est particulièrement détestable, c’est le fait que monsieur raconte que sa nièce était aguicheuse, pimpante, cela va être de sa faute maintenant. » Elle a demandé un suivi sociojudiciaire pendant 5 ans, une obligation de soins, une interdiction de rentrer en contact avec les victimes et une inscription au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles), et six mois de prison ferme s’il ne respectait ce suivi.
Pour sa part, l’avocat d’Anthony stipule : « dans un premier temps, sa nièce n’a pas donné de réponse à ces messages. Ce silence a peut-être incité mon client à continuer d’envoyer ces messages. Je ne sais pas, je me pose des questions. À la barre et lors de la procédure, il a reconnu les faits. Cela vient sûrement d’un grand problème d’immaturité. Il y a eu de sa part une grande consommation de pornographie lorsque sa compagne de l’époque est partie. Mon client est suivi depuis trois ans, je ne vois pas pourquoi le ministère public demande un suivi sociojudiciaire de 5 ans. On ne se trouve pas dans un cas d’agression sexuelle. »
Au final, l’affaire a été mise en délibéré au 16 novembre. *Les prénoms ont été volontairement modifiés.