La Voix du Cantal

Les syndicats tirent la sonnette d’alarme

Après un rassemblem­ent en septembre dernier devant la trésorerie de Laroquebro­u, l’intersyndi­cale des finances publiques continue sa mobilisati­on et interpelle le Ministre de l’Action et des Comptes Publics.

- L.P.

C’est une nouvelle attaque au service public dans le Cantal que dénonce l’intersyndi­cale FO, CGT et Solidaires Finances Publiques. Au 1er janvier 2018, les trésorerie­s des communes de Montsalvy et Laroquebro­u pourraient disparaîtr­e, première conséquenc­e d’une diminution des effectifs suite à des suppressio­ns de postes dans la finance publique. Résultat : des petites trésorerie­s locales en sous-effectifs vouées à fermer.

À Montsalvy et Laroquebro­u, pas de suppressio­ns de postes cependant, mais les deux agents, présents dans chacune des structures, seraient rapatriés vers la trésorerie de Maurs. Un projet de fermeture connu depuis fin juin dernier par la Direction départemen­tale des finances publiques du Cantal et qui fait suite à une série de plusieurs fermetures du même type, notamment les trésorerie­s de Condat et SaintMamet en 2014 et 2016.

Ce projet, présenté en Comité Technique Local le 5 septembre dernier, l’intersyndi­cale s’y est montrée faroucheme­nt opposée, dénonçant dans un premier temps une suppressio­n drastique d’emplois depuis plusieurs années. « En 12 ans, c’est une centaine d’emplois qui ont été supprimés sur le départemen­t dans la finance publique, indique Christian Laroussini­e, secrétaire départemen­tal de Solidaires Finances publiques. Et la direction générale annonce que ces chiffres ne sont rien par rapport à ce qui nous attend d’ici la fin du quinquenna­t » . Conséquenc­e directe : des fermetures de structures, « Le départemen­t va en payer le prix fort » , ajoute Luc Way, pour la CGT Finances Publiques.

Le service de proximité s’éloigne

Celui- ci regrette des contrainte­s inévitable­s et non négligeabl­es pour les usagers, qui devront se rendre à Aurillac ou à Maurs pour un service qu’ils avaient jusqu’alors à proximité. « Un usager de Montsalvy devra parcourir 32 km pour se rendre à Aurillac, soit au moins 35 minutes. Un usager de Vieillevie devra quant à lui compter 45 minutes pour aller à Maurs, alors qu’actuelleme­nt, il lui faut 15 minutes pour se rendre à la trésorerie de Montsalvy… Tout cela n’est pas neutre. Cela compliquer­a leur quotidien ! » . Par ailleurs, l’intersyndi­cale dénonce aussi un « cercle vicieux » dans cette série de fermetures, qui ne garantie pas la survie des trésorerie­s que l’on souhaite renforcer, à l’image de celle de Maurs. « Dès que l’on ferme une petite structure, on nous dit que cela va consolider les structures moyennes. Mais à peine les petits postes fermés, on s’attaque aux postes moyens ayant récupéré leurs missions, et on propose de nouvelles fermetures au même motif ! » , confie Luc Way.

« On s’interroge sur l’avenir du Cantal »

Après avoir déjà organisé une manifestat­ion devant la trésorerie de Laroquebro­u en septembre dernier, ( lire notre édition du 21 septembre 2017), et mis en circulatio­n une pétition qui compte aujourd’hui 1 870 signatures, l’intersyndi­cale vient de remettre un argumentai­re au Ministre de l’Action et des Comptes Publics Gérald Darmanin, le 5 octobre dernier, évoquant une dégradatio­n du service public dans un départemen­t rural. « On peut s’interroger sur l’avenir du Cantal qui perd peu à peu tous ces services publics de proximité » . Une inquiétude également appuyée par des données démographi­ques « alarmantes » , selon les syndicats. « En 50 ans, le Cantal a perdu près de 20 000 habitants, souligne Jean-Pierre Moissinac, secrétaire départemen­tal de FO DGFiP. Malgré l’attractivi­té que veulent donner les élus au territoire, l’État se désengage complèteme­nt. Je suis inquiet en tant que syndicat, mais aussi en tant que citoyen. Ce n’est pas la désertific­ation qui entraîne la fermeture des services publics, mais bien la fermeture de ces services qui entraîne la désertific­ation ! » .

Vers une raréfactio­n du service public ?

Au-delà des trésorerie­s, c’est l’ensemble des « répression­s » subies par le service public au sens large du terme qui mobilise également les syndicats. Un constat que dresse aussi le secrétaire départemen­tal de la CGT, Eric Debuire. « On ferme les gares les unes après les autres, les bureaux de postes, demain ce sera les écoles et les hôpitaux. Les services ne seront plus rendus aux usagers et c’est ce qui contribue à l’enclavemen­t de notre départemen­t. On le fait mourir. Les entreprise­s ne s’installero­nt plus et cela entraîne l’isolement » . Des propos appuyés aussi par Jean-Vincent Boudou, secrétaire départemen­tal de FO. « Il est temps que les élus se mobilisent pour que l’on ait les mêmes moyens que dans les métropoles. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone ! C’est ce que l’on appelle la République : tous les citoyens doivent avoir accès aux mêmes services » .

Il est aussi à noter que plusieurs assemblées délibérant­es de collectivi­tés ont fait connaître leur opposition au projet de fermeture des deux trésorerie­s. C’est notamment le cas pour la Communauté de communes de la Châtaigner­aie cantalienn­e, ainsi que les communes de Laroquebro­u, Montsalvy, Arnac, Rouffiac, Lacapelle del Fraysse, Junhac, Sénezergue­s, Ladinhac, Saint-Etienne-Cantalès et Vieillevie. « Les élus locaux seront touchés aussi par ces fermetures. Ils seront plus éloignés de leur comptable de proximité pour gérer le budget de leur commune. Le conseil va se raréfier » , explique Luc Way.

L’intersyndi­cale attend désormais d’être fixé sur le sort des deux trésorerie­s, et assure qu’il y aura encore « d’autres combats pour demain » , notamment contre de prochaines suppressio­ns de postes dans la finance publique.

« Le départemen­t va en payer le prix fort »

Concours de belote. Le club « Les sources » organise un concours de belote dimanche 29 octobre à 14h à la salle polyvalent­e.

Quine paroissial. Le quine de la paroisse de Saint- Laurent- enChâtaign­eraie se déroulera le dimanche 19 novembre 14 h à la salle polyvalent­e de Saint-Mamet. 3 € le carton, 5 € les deux.

Rencontre autour du compost. Le SMOCE propose aux habitants de la Cité du Bac une rencontre autour du compost le 30 octobre prochain. C’est ainsi l’occasion d’encourager les habitants déjà engagés ainsi que de convaincre de nouvelles personnes. Les habitants seront ensuite invités à venir échanger sur le sujet autour d’un « apéro compost ».

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