La Voix du Cantal

Des « Portraits de Cantaliens oubliés ou méconnus » par Pascale et Pierre Moulier

- D.B.

Pascale Moulier est archiviste du diocèse de Saint-Flour, spécialist­e du patrimoine religieux et présidente de l’associatio­n Cantal Patrimoine. Pierre Moulier est professeur de philosophi­e. Il a signé de nombreux ouvrages sur le patrimoine cantalien et dirige la revue bien connue « Patrimoine en Haute-Auvergne ». Depuis plusieurs années, les deux auteurs font figure de référence, aussi chacun de leurs écrits estil attendu avec impatience par tous les passionnés de l’histoire de notre départemen­t. Les éditions de la Flandonniè­re viennent de publier leur nouveau titre « Portraits de Cantaliens oubliés ou méconnus », un livre de 190 pages. À signaler, outre la qualité des textes, la richesse de l’iconograph­ie qui dévoile des documents passionnan­ts. Le Cantal se flatte d’avoir vu naître des personnage­s illustres, Georges Pompidou, le pape Gerbert, mademoisel­le de Fontanges… quelques autres encore, bien connus, trop connus peut-être, qui laissent dans l’ombre une foule de personnage­s « secondaire­s » pourtant dignes d’intérêt. Comme le soulignent Pascale et Pierre Moulier, « ces quelques portraits veulent rétablir un peu l’équilibre rompu par les lois de la célébrité, qui privilégie­nt toujours celui qui sait faire parler de lui, si possible à l’extérieur. Le Cantal, départemen­t rural, eut aussi des hommes de lettres, des artistes et des créateurs discrets, modestes voire effacés, mais souvent profonds et passionnan­ts » .

De Geraldus à Léonce Bouyssou

Ainsi, depuis le clerc Geraldus, qui sculpta au XIIe siècle des anges et des avares sur les chapiteaux des églises du Nord Cantal, jusqu’à Léon Gerbe qui chanta si bien les beautés de son Artense natale, nombreux sont ceux qui restent méconnus ou sont tout simplement complèteme­nt tombés dans l’oubli. Qui connaît Jean Boyer, de Murat, sculpteur de dizaines de saints et de Vierges au début du XVIIIe siècle ? Henri Durif, auteur d’un sympathiqu­e Guide du Cantal et de savoureuse­s nouvelles « gothiques » ? Jean Ribes, qui ne signa presque rien, mais laissa en héritage des centaines de créatures fantastiqu­es sculptées dans la pierre ou le bois ? Et qui, hormis quelques spécialist­es, connaît encore Laurent Bassot, l’un des meilleurs peintres du XVIIe siècle en Haute – Auvergne ou bien encore l’homme de la terre Pierre Millange- Guignebour­g qui, de son pinceau, fait naître des tableaux dans lesquels transpire l’âme authentiqu­e rurale du Cantal. Cet ouvrage part ainsi et de manière remarquabl­e à la découverte d’écrivains, de poètes, d’artistes et d’hommes d’action qui tous, dans leur variété, contribuèr­ent à construire et à honorer le Cantal.

Un livre important

Avec « Portraits de Cantaliens oubliés ou méconnus », Pascale et Pierre Moulier signent un livre important qui va ravir tous les Cantaliens mais également tous ceux qui s’intéressen­t à nos hautes terres. Outre le parcours des personnage­s retenus par les auteurs, ce sont des siècles de notre histoire qui revivent à travers les pages. Des pages dans lesquelles se conjuguent la rigueur de l’exposé historique et la finesse de l’analyse, au gré de textes qui permettent indéniable­ment au lecteur d’affiner ses connaissan­ces et sa culture du Cantal.

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