La Voix du Cantal

Le « manger mieux » revient en force

Le marché retrouve peu à peu sa place dans le quotidien des Français. Filière courte, produit bio, les pratiques et habitudes sont différente­s selon les profils, mais tous ont un point commun : manger mieux.

- A.C-R

Autrefois le marché était un haut lieu du lien social et intergénér­ationnel. Un endroit pour acheter, discuter, qui proposait des produits locaux ou parfois des saveurs « exotiques ». Peu à peu, les grands centres de la distributi­on ont vidé les marchés. Plus rapides et pratiques, les supermarch­és ont pris de plus en plus d’importance dans la vie des Français.

Cependant, depuis plusieurs années, le marché revient sur le devant de la scène. Face à différents scandales dans la grande distributi­on, ou la mise en lumière de l’importance de manger plus sain, les marchés français retrouvent des couleurs.

Preuve en est avec le marché couvert d’Aurillac. Tous les mercredis et samedis matin, les étals se chargent de produits en tout genre et proposent produits bio ou issu de la filière courte. Le petit producteur vient avec son miel bio, les maraîchers avec

leurs fruits et légumes…

De plus en plus de familles avec leurs enfants viennent faire leurs courses. Une façon pour eux de « prendre l’air et d’apprendre aux enfants à

bien manger » . Depuis une dizaine d’années, la demande augmente et la démarche du « manger mieux » convint de plus en plus d’adeptes.

Les producteur­s constatent également ce revirement de situation, comme ce producteur de légumes : « Nous avons un socle de clients fidèles, mais qui sont tous peu ou prou à la retraite. Les plus jeunes venaient au marché pour acheter de quoi faire un repas, pas plus. Ils prenaient une pièce de viande et quelques légumes par exemple, et c’était tout. Aujourd’hui, j’en vois de plus en plus acheter pour deux à trois jours et revenir le mercredi »

Au- delà de l’aspect nutritionn­el, le marché retrouve également ses fonctions de liens intergénér­ationnels. Les grands-parents viennent avec leurs petits-enfants, de jeunes couples font leurs courses… Le marché favorise le contact et il n’est pas rare de voir s’échanger certaines informatio­ns ou techniques, à l’image de Georgette qui donne quelques conseils pour la préparatio­n d’un rôti à Emmanuelle « Je vous invite à faire un fond brun à base de veau, cela donnera beaucoup

de goût à votre plat » . Le lieu est propice et moins individual­iste qu’une grande surface et invite à la discussion.

Dernier point, le prix. Il est vrai qu’il est parfois un peu plus cher de faire ses courses au marché. Mais pour certains le surcoût n’est pas un frein et certains font

même des économies : « Au final je ne surconsomm­e pas. J’achète l’essentiel et je ne jette plus rien. Je fais même des économies depuis que je viens au marché. Je ne suis plus tenté par des produits dont je n’ai pas besoin » .

Dans une période où manger de façon plus responsabl­e est la norme, le marché est un formidable endroit qui apportera plus que de bons produits, mais une ambiance inimitable, chaleureus­e et conviviale.

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Le marché ne sert plus qu’à faire les courses. Il redevient un lieu de rencontre et d’échange.

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