La Voix du Cantal

La constructi­on « paille » se développe avec Grégory Rubio

Spécialist­e de ce mode de constructi­on écologique et économique, Grégory Rubio utilise de la paille pour ses travaux d’isolation à Teissières-les-Bouliès. Il mènera un 1er chantier profession­nel en 2018 à Marcolès.

- L.P.

Écologique, économique et efficace énergétiqu­ement, pour Grégory Rubio, la constructi­on paille ne présente que des avantages. Cet artisan qui s’est formé il y a près d’une dizaine d’années à l’éco constructi­on compte bien faire développer ce mode de constructi­on dans notre départemen­t et faire profiter les habitants de ses nombreuses vertus en matière d’isolation. Si quelques auto-constructe­urs démarrent timidement dans le Cantal des travaux d’isolation utilisant des petites bottes de paille, la pratique reste encore à ses balbutieme­nts, « En comparaiso­n des départemen­ts voisins comme le Lot et l’Aveyron » , souligne Grégory. Pourtant, celui-ci l’affirme « les avantages de ce type de constructi­ons sont nombreux » . Il y a deux ans, Grégory Rubio s’est profession­nalisé dans ce domaine d’activité en passant une habilitati­on « pro paille », reconnue par l’État. À l’origine de tout cela : la constructi­on de sa propre maison, à Teissières­les-Bouliès, qu’il a voulu isoler thermiquem­ent par l’extérieur avec des bottes de paille, ainsi qu’un pignon bardé de bois et un mur nord enduit à la chaux. « Cela offre un confort incroyable » , explique-t-il.

Des bienfaits pour l’économie locale

Tant sur le point énergétiqu­e qu’économique, Grégory l’affirme : « c’est très efficace. Cela offre une résistance thermique importante, qui correspond à une classifica­tion A +, donc un faible besoin en chauffage » .

Autre avantage et non des moindres : « Il n’y a pas moins cher » . Si une botte de paille coûte 2 € hors taxe, avec 2 bottes, on peut recouvrir 1m². « Les autres matériaux sont environ 30 fois plus chers » , indique Grégory. Les vertus écologique­s de ce type d’isolant ne sont également plus à démontrer et cela permet aussi un développem­ent et des bienfaits sur l’économie locale. « Cela nécessite surtout du bois issu des scieries locales ainsi que des bottes de paille qui peuvent fournir un complément d’activité et donc de revenu aux agriculteu­rs locaux. On se fournit aussi auprès de carrières locales pour la terre argileuse qui sert à faire les enduits intérieurs » .

Pour le moment, les premiers travaux de ce type dans le Cantal sont essentiell­ement « de l’auto constructi­on » . À Marcolès, à Laroquevie­ille ou encore à Crosde-Ronesque et Sainte-Eulalie, ce mode de constructi­on débute à peine. Mais en mars prochain, Grégory Rubio se lancera dans le premier chantier profession- nel du départemen­t et ce sera à Marcolès. « C’est dans l’air du temps : faire des économies d’énergies. Avec cela, on peut avoir une maison écologique et performant­e pour un faible coût » , explique Grégory, qui compte bien continuer de développer ce mode de constructi­on dans le départemen­t.

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