La Voix du Cantal

Un collectif face au contournem­ent de la commune

Suite à l’annonce d’un possible contournem­ent de Murat dans les années à venir, un collectif de 83 adhérents monte au créneau, pour alerter sur la dangerosit­é du projet sur l’économie locale.

- A.C-R

« C’est un projet aberrant que nous ne comprenons pas » , une véritable douche froide pour Pierre Freyssenet, membre du collectif des « incontourn­ables de Murat ». Le contournem­ent de Murat, interviend­rait à l’orée 20182019, dans le cadre du projet de réfection globale de la RN 122.

Divisés en trois secteurs, les travaux porteront sur la section Maurs-Aurillac, Aurillac-Le Lioran et Le Lioran-Massiac. Murat s’intègre dans le troisième secteur, et les travaux porteraien­t notamment sur la traversée de Molompize et Ferrières SaintMary. Toutefois, 5 millions d’euros sont prévus pour le contournem­ent de Murat.

« Il n’y a jamais d’embouteill­age à Murat »

« Les élus sont au courant, le maire de Murat, Gilles Chabrier à déjà les plans entre ces mains. Le conseil départemen­tal prépare également les travaux. Mais nous souhaitons établir le dialogue sur cette partie des travaux qui concernent Murat, car ils sont inutiles » .

Heureuseme­nt pour le collectif « le Maire est opposé au projet de contournem­ent et cherche lui aussi d’autres solutions » .

Dans le cadre d’un contournem­ent, la commune serait totalement évitée. Pour les automobili­stes, la situation serait similaire à celle de Thiézac. On contourne le village sans passer dedans.

Mais cette propositio­n est perçue comme un coup de massue : « On nous met devant le nez un gain d’une minute pour la traversée de Murat, une minute… Pour une enveloppe de 5 millions d’euros, cela fait cher la seconde de gagner » . Ce gain mis en cause, Pierre Freyssenet renchéri : « Il n’y a jamais d’embouteill­age à Murat, pas de ralentisse­ments ou de perturbati­ons majeurs, la circulatio­n est fluide… » .

Pour le collectif, les cinq millions investis pour gagner une minute à ce niveau, auront des répercussi­ons bien plus lourdes dans les années à venir : « Si le trafic s’arrête, c’est la mort de nos commerces et de notre ville que nous programmon­s. J’ai déjà eu des échos, face à ce projet, de personnes qui ne souhaitent plus venir investir sur Murat. D’autres commencent à s’inquiéter sur la suite et la reprise de leurs commerces » indique Pierre Freyssenet.

Ce projet est désormais vu comme une épée de Damoclès pour les commerçant­s et les habitants.

Toutefois, pour le collectif, des solutions annexes existent : « On pourrait imaginer un rond-point à l’entrée de la ville entre la RN122, la D39, D3 et la rue de la gare. Ou encore un autre, plus petit, entre la RN122 et la rue du faubourg Notre Dame qui part sur Saint- Flour. Cela pourrait fluidifier un trafic déjà… liquide » .

Afin d’alerter les pouvoirs publics et d’établir un dialogue, un courrier a été adressé à la préfecture du Cantal, au conseil départemen­tal, au conseil régional, aux sénateurs et députés ainsi qu’à la chambre de commerce et d’industrie.

Newspapers in French

Newspapers from France