La Voix du Cantal

Un père accusé de violences sur ses enfants

- N.G

Jeudi dernier, Anthony* est convoqué à la barre du tribunal d’Aurillac car il est accusé de violences sur ses enfants et sur des adolescent­s. Une histoire qui démarre lorsque son épouse ( séparation en cours) porte plainte à la gendarmeri­e pour des violences faites sur leur fille, Sabrina*, âgée à l’époque des faits en 2016, de 13 ans.

Un jour, elle se dispute avec son frère, Martin*. Le père intervient et ils s’enferment dans la salle de bains. Là, un coup de poing serait parti dans le visage de l’adolescent­e. Sa soeur, Maya* entend alors des cris et tente d’intervenir. La porte est fermée à clé… Après quelques instants, la porte s’ouvre. Elle aperçoit sa soeur, par terre, en pleurant.

Un père adepte des coups de poing ?

De là, des investigat­ions sont menées et une affaire éclate. Août 2016, son fils est en train de s’amuser avec des copains au plan d’eau de Coltines. Ce dernier rentre à la maison en se plaignant de douleurs. Anthony décide alors de se rendre sur le plan d’eau. « Là, vous auriez serré un des adolescent­s à la gorge. Une des soeurs aurait tenté de s’interposer et vous lui auriez donné un coup de poing » , indique le président du tribunal.

À la barre, le père nie les coups de poing. « Quand mon fils est rentré, j’ai eu peur qu’il ait une côte cassée. Je suis donc allé voir ces jeunes et j’ai pris l’un d’eux par le tee-shirt en lui disant de rentrer chez lui. »

À plusieurs reprises, le prévenu ne répond pas directemen­t aux questions du tribunal. Au bout d’un certain temps, il avoue être colérique. Une avocate de la partie civile lui demande « pourquoi n’avez-vous pas envoyé votre fils chez le médecin si vous aviez peur qu’il eût une côte cassée ? ». « Oui, j’aurais dû le faire mais j’ai voulu protéger mon fils. »

Il est alors interrogé sur le fait que ses enfants ont des comporteme­nts violents : « oui, ils vivent mal la séparation. » Une assertion qui ne semble pas convaincre le tribunal. « Vous ne pensez pas que cela puisse venir de vos agissement­s. Vos filles ont peur de vous, vous avez même une fois tiré les cheveux de l’une d’entre elles. »

Pour sa part, l’avocate de la maman a mis en avant le fait : « que tout le monde vit mal cette situation, il y a de la souffrance, c’est indéniable. Mais vos enfants ont peur de vous, on ne fait pas l’éducation de ses enfants en les tapant et il faut absolument que vous en preniez conscience en sortant de ce tribunal » lança-t-elle au prévenu. L’avocate des deux filles insiste sur le fait qu’elles ont le même discours lors des auditions : « vous niez l’évidence. »

Pour le procureur de la république, les faits sont avérés et dans son réquisitoi­re, il demande 12 mois de prison dont 8 avec sursis.

Malgré les suspicions, selon son avocate : « ce père aime ses enfants. Mais on se trouve dans un contexte de séparation où ils sont pris en otage. Il a des enfants qui sont durs, violents. Et il a eu une réaction inappropri­ée lorsqu’il a été les voir au plan d’eau, je lui ai dit mais on peut s’interroger sur la crédibilit­é du témoignage de ces petites frappes. Quant au coup de poing, sa fille n’en a jamais fait état lors des auditions. »

L’affaire a été mise en délibéré au 18 janvier.

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