La Voix du Cantal

Zone de turbulence­s sur la ligne aérienne

De nombreux vols ont été annulés en cette année 2017, les collectivi­tés montent au front. Des négociatio­ns sont en cours pour renouveler le partenaria­t avec Hop.

- N.G

Le torchon brûle entre les collectivi­tés locales et la compagnie Hop, qui assure la ligne aérienne Aurillac-Paris. Le motif, des vols qui sont retardés et annulés et qui provoquent la colère. En effet, selon Hélène Abraham, directrice générale adjointe de la compagnie, ce sont « 68 vols qui ont été annulés depuis le 1er janvier. »

Un manque d’informatio­ns

Lors du dernier conseil communauta­ire, Michel Roussy, président de la Caba (qui a en charge la gestion de la plateforme aéroportua­ire d’AurillacTr­onquières.) s’émeut très fortement de cette situation : « en plus de ces annulation­s, on constate de nombreux retards et ce n’est pas acceptable. Cette ligne est essentiell­e pour l’économie cantalienn­e. De nombreux chefs d’entreprise l’utilisent pour monter à la capitale. »

Et de préciser que les explicatio­ns données ne lui conviennen­t pas : « on a très peu d’informatio­ns dessus, on nous répond que ce sont des problèmes techniques mais on n’en sait pas plus. On s’est un peu informé, et il ressort qu’il y a parfois un manque de pilotes, mais il y a un grand déficit d’informatio­n. » Et de pointer du doigt : « des solutions de substituti­ons qui sont parfois ubuesques où il doit y avoir un avion de secours, c’est une obligation dans la DSP (délégation de service public) mais ce n’est pas toujours le cas. Il y a donc des cars qui sont alloués mais le temps pour arriver à Aurillac peut s’apparenter dès fois au parcours du combattant » .

Dans le contrat de délégation, il existe des pénalités lorsque l’opérateur ne respecte pas ces obligation­s mais : « elles ne sont pas assez dissuasive­s » soupire Michel Roussy.

Même constat pour Bruno Faure, président du Conseil départemen­tal (financeur* de la ligne aérienne) : « nous sommes en phase de négociatio­n et de discussion pour la nouvelle DSP qui doit commencer en 2019. Il faudra donc renforcer ces pénalités. » Dans cette négociatio­n, les collectivi­tés se sont mises autour de la table et ont demandé à bénéficier d’une liaison supplément­aire entre midi et 14 heures du lundi au vendredi. « Nous attendons une réponse de la DGAC (Di- rection générale de l’Aviation civile) pour mars 2018 et c’est elle qui aura le dernier mot et qui décidera si notre demande est acceptée » a conclu Bruno Faure.

Une demande émanant de plusieurs facteurs. Tout d’abord, du succès croissant de la fréquentat­ion de la ligne. S’il y a quelques années, 26 000 personnes utilisaien­t cette liaison, l’ensemble des acteurs table sur un chiffre de 33 000 personnes pour cette année 2017 : « et cela aurait pu être bien plus s’il n’y avait pas eu tous ces problèmes » confie Michel Roussy. Et puis cela permettra aussi de remédier à un éventuel souci pour la liaison du matin, les gens pourront quand même se rendre à Paris avec cette liaison du midi.

Pour sa part, Hélène Abraham, directrice générale adjointe, est consciente du problème : « c’est une ligne qui est assurée par nos services depuis quinze ans. Elle est aussi bien utilisée pour affaires que pour du loisir. On va atteindre les 33 000 passagers cette année, on tient beaucoup à cette ligne mais il est vrai que nous avons connu des problèmes techniques cette année sur cet avion, mais aussi des conditions climatique­s parfois difficiles et des travaux sur l’aéroport d’Orly. Il y a eu 68 vols annulés sur 973. On essaie toujours d’y pallier, mais je concède que par moments, nous n’avons pas été bons. »

Pour autant, Hélène Abraham le souligne : il n’y a pas la volonté de mettre de côté cette ligne et : « nous répondrons à l’appel d’offres pour la prochaine DSP. » Quant à la question de la troisième liaison journalièr­e, la question reste posée : « c’est une réflexion que l’on peut avoir à long terme, oui, à condition que le nombre de passagers continue de croître. »

Rendez-vous est donc donné en printemps prochain afin de connaître la réponse tant attendue de la DGAC.

68 vols annulés sur 973

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Une rotation supplément­aire a été demandée.

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