80 km/h sur les routes : la mesure ne passe pas
Mesure fortement impopulaire, la baisse de la vitesse de 90 à 80 km/h est désormais une réalité. Votée le mardi 9 janvier, lors du comité interministériel de la sécurité routière la mesure entrera en vigueur le 1er juillet 2018.
Pour le moment, la distance exacte des routes concernées dans le Cantal n’est pas connue, mais la majorité du département devrait être concerné par la baisse de vitesse, qui concerne les routes nationales et départementales. Seul rescapé, la portion reliant Aurillac aux Quatre Chemins, dotée d’un terre-plein central.
Cette mesure nationale, intervient principalement dans un contexte d’augmentation du nombre de tués sur la route. Au niveau du Cantal, les chiffres sont stables avec 12 morts en 2014, 9 en 2015 et 11 en 2016, 12 en 2017. Là où le bât blesse, c’est au niveau du temps de trajets. Impact « négligeable » où il y aura « peu de différence dans le temps de trajet » selon le gouvernement, les conséquences seront tout de même à prendre en considération. Le gouvernement indique une augmentation de 3 minutes et 20 secondes pour un trajet de 41 km. Néanmoins, pour quitter le département, la moyenne de distance s’établit plus aux alentours des 80 km (84 km pour rallier Massiac), soit une augmentation moyenne de 7 minutes. Une durée qui, cumulé aux aléas de la route, risque de pénaliser les trajets.
Autre source d’inquiétude, pour le moment mis de côté, la question des poids lourd. Ces derniers sont déjà limités à 80 km/ h sur nationales et départementales. Les usagers de la route risquent ainsi d’être confronté à deux cas. Le premier où le poids lourd sera derrière une voiture, situation qui pourrait occasionner quelques frayeurs, car il sera impossible alors de « mettre de la distance ». Deuxième cas, où nous nous retrouvons derrière le poids lourd. Comment faire pour doubler quand nous ne pouvons « dépasser » les 80, comme le camion ? Une inquiétude partagée par Vincent Descoeur, député du Cantal : « Les automobilistes cantaliens souhaitant rejoindre les autoroutes seront demain contraints de suivre les poids lourds puisque désormais dans l’impossibilité de les dépasser, ce qui assurément ralentira le trafic » .
Enfin, dernier point de contestation, la question de la distance de freinage. Le gouvernement indique une distance de 70 mètres pour s’arrêter à 90 km/ h ( dont 25 m induits par le temps de réaction). Or, la sécurité routière elle-même indique de son côté une distance de 44 mètres (cumulée), toujours à 90 km/h. Un chiffre validé, rappelons-le, par la Sécurité routière elle-même en 2016. Autre intervenant, l’un des plus gros équipementiers en pneumatique au monde, Michelin. L’entreprise, indique pour sa part une distance de freinage de 34 mètres… à 100 km/h.
Une véritable « salade de chiffres » qui conduit encore une fois, a douté du bien-fondé de cette mesure d’abaissement de vitesse.
Il est toutefois intéressant de noter une mesure « utile », également adopter le 9 janvier, un durcissement des sanctions pour l’usage du téléphone au volant. Le texte est désormais clair : « Les forces de l’ordre pourront retenir le permis de conduire d’une personne sanctionnée pour conduite avec usage de téléphone tenu en main : le permis sera retenu lorsque le conducteur tient son téléphone en main et commet en même temps une infraction menaçant la sécurité d’autrui ». L’application, interviendra en 2019.
7 minutes en plus pour aller à Massiac