La Voix du Cantal

Les élèves maursois repasseron­t à la semaine de 4 jours

Depuis le nouveau quinquenna­t, c’est désormais aux communes de décider du rythme scolaire des élèves. En conseil municipal, les élus maursois ont voté pour un retour aux 4 jours, non sans un vif débat.

- L.P.

C’était en 2013. Sous le mandat de François Hollande, les écoliers de toute la France passaient à la semaine de quatre jours et demi. Une demi-journée de plus, avec en compensati­on, des temps d’activités périscolai­res (TAP), à la charge des communes. La Ville de Maurs n’a bien sûr pas dérogé à la règle et a instauré ces TAP, « avec beaucoup d’énergie et d’investisse­ment » a souligné le maire, Christian Rouzières. Seulement voilà. Avec l’élection d’Emmanuel Macron, cette réforme entamée en 2013 est en train d’être revue et le nouveau président de la République laisse désormais le choix aux communes de rester à la semaine de quatre jours et demi ou de repasser au rythme des quatre jours. Une décision qui a laissé perplexe les élus maursois. « Qui sommes- nous pour décider de ce qui est bon ou non pour les écoliers ? » , a souligné un certain nombre d’entre eux.

En amont de cette délibérati­on en conseil municipal, le conseil d’école s’est déjà réuni. Constitué d’enseignant­s et de parents d’élèves, ce conseil a voté majoritair­ement pour un retour à la semaine des quatre jours et a soumis son choix aux élus, qui auront le dernier mot. Totalement divisé sur la marche à suivre, le Conseil municipal regrette de devoir prendre une décision qui pourrait aller à l’encontre des premiers concernés. « C’est compliqué d’aller à l’encontre du choix du conseil d’école, a souligné Monique Delort, conseillèr­e municipale. C’est à l’Éducation Nationale de décider, pas à nous ! » .

Face aux réticences de ses élus, le maire fustige également. « On nous impose quelque chose en nous disant que c’est mieux, mais on ne nous fait pas le bilan, on ne nous dit pas si c’est profitable pour les enfants. Et au bout de trois ans, on nous dit, « faites ce que vous voulez ! » , regrettet-il.

Un choix « illogique »

Les conseiller­s municipaux ont également tenu à souligner les bénéfices de la semaine de quatre jours et demi pour les parents. « Le mercredi a aussi un coût pour les parents, puisqu’il faut faire garder les enfants » , a précisé Gilles Picarougne.

Pour l’élu de l’opposition Florian Morel, repasser à la semaine de 4 jours est « complèteme­nt illogique. On ne choisira plus l’école par rapport à l’enfant mais par rapport au rythme qu’elle propose ! Certains risques de partir dans le privé, ou inversemen­t » . Celui-ci a rejeté en bloc la décision du conseil d’école. « Des parents ont été amenés à voter dans les carnets de liaison. Plus de 60 % d’entre eux ont voté pour le maintien de la semaine de quatre jours et demi, mais on devrait suivre un petit groupe de personnes ? » .

Autre décision qui fait grincer les dents du conseil municipal, les propositio­ns de nouveaux horaires de travail des élèves. Le conseil d’école souhaite une matinée de 8h30 à 11h30 et une après-midi de 13h30 à 16h30, soit une pause méridienne de deux heures. Une propositio­n qui ne passe pas auprès du maire. « Cette pause ne nous convient pas, elle est beaucoup trop longue pour nos agents » . Une pause justifiée par les instituteu­rs pour proposer des activités pédagogiqu­es complément­aires d’une demiheure, c’est-à-dire des temps de soutien par petit groupe pour les élèves en difficulté­s. Pour les élus, ces temps de soutien seraient « mieux placés en début ou en fin de journée, mais pas sur la digestion » . Le conseil municipal a donc rejeté cette demande et proposé une pause d’une heure trente au lieu de deux. Après un vote à main levé, les conseiller­s ont tout de même suivi la propositio­n du conseil d’école pour un retour à la semaine de quatre jours. Preuve de la division des élus, le verdict a été serré et s’est joué à 10 voix contre 8, et une abstention.

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