La Voix - Le Bocage

Des migrants dans des garages et des militants mobilisés

Le 12 juillet, un squat de migrants a brûlé, à Caen. Jusqu’au 18 juillet, ils étaient logés dans un gymnase. Depuis, certains sont à Lisieux, d’autres dans des garages.

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Lundi 18 juillet, les équipes de la Croix-Rouge et du service Trait d’Union (Associatio­n calvadosie­nne pour la sauvegarde de l’enfant et de l’adulte (Acsea)) s’activaient à tout remettre en ordre dans un gymnase du quartier de la Demi-Lune, à Caen. Depuis que le squat a pris feu rue Saint-Ouen, mardi 12 juillet, les migrants sinistrés, soit 36 personnes, dont 16 enfants, ont trouvé refuge dans ce gymnase, mis à dispositio­n par la Ville de Caen pendant trois jours, sur réquisitio­n de la préfecture. Lundi matin, ces derniers ont dû partir.

« Certaines familles ont trouvé une solution de logement par leur propre moyen. D’autres ont accepté la propositio­n de la préfecture, ont été prises en charge dans des hôtels à Lisieux. Pour le reste, on ignore quelle solution a été mise en place » , répond Romain Rolland, responsabl­e des opérations pour la Croix-Rouge.

Un appel à l’aide

Le reste ? C’est, entre autres, les familles de Kiri, son épouse Donika, leurs trois enfants puis Ervis, son épouse Besiana, et leur enfant. Vers 8 h, lundi, des familles patientent devant des garages, dans le quartier de la Guérinière, à Caen. Affalé d’épuisement, dans l’une des poussettes, l’un des enfants dort. C’est là qu’ils éliront domicile le temps de trouver mieux avec une autre famille turque. Arrivée il y a deux mois à Caen, la famille Rom, d’origine Albanaise, désire s’installer en France. « Je peux travailler dans la mécanique ou le bâtiment » , affirme Kiri, père de famille. Les trois enfants âgés de 5, 10 et 15 ans attendent, silencieux. Le père défile les photos et vidéos de l’incendie qui a ravagé le squat où ils logeaient, rue Saint-Ouen. sistances Caen, un appel à l’aide a été lancé pour aménager ce squat de fortune. : « Besoin matériel urgent » . Et de lister sommaireme­nt : « peinture, chutes de moquette, ampoules… »

« Ces familles sont des demandeurs d’asile. Cela signifie que l’État a d’autant plus l’obligation de leur trouver une solution d’hébergemen­t. Elles ont refusé la propositio­n de la Direction départemen­tale de la cohésion sociale ( DDCS) d’être logées dans des hôtels à Lisieux parce qu’elles ont des rendez-vous importants avec la préfecture à Caen, cette semaine » , explique, lasse, une militante. « De plus, il y a un souci de ravitaille­ment en nourriture à Lisieux. Les Resto’du Coeur y sont fermés. Il y a une volonté politique que ces migrants s’en aillent de France… » , dénonce-t-elle.

« Et la situation tend à s’aggraver car la solution d’hébergemen­t proposée par la préfecture à Lisieux ne va durer qu’une semaine. Que vont-ils devenir après ? » , s’insurge la militante tout en affirmant que le collectif n’en restera pas là.

Face à cette colère, l’Assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions organisait un rassemblem­ent devant la DDCS, mardi 19 juillet, à Caen.

« L’Etat doit trouver une solution » Sur la page Facebook de Ré-

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Les familles Rom d’origine albanaise attendaien­t, lundi 18 juillet 2016, au matin, devant les garages où elles s’installero­nt temporaire­ment pour dormir (© Laura Bayoumy/ Normandie-actu).

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