La Voix - Le Bocage

Des arbres abattus : une « hérésie » pour un artiste virois

La mairie a fait abattre des arbres square Totnes. Une hérésie pour le photograph­e Felipe Ferré, qui les considère comme des êtres vivants…

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Vire. « Je ne comprends pas pourquoi on a coupé les arbres du square Totnes. Ils étaient beaux et en bonne santé. Je suis choqué. Un arbre a une sensibilit­é, une âme. Cela m’a retourné le coeur ! » lance le photograph­e virois Felipe Ferré. Il y a plusieurs mois, des arbres ont été coupés dans le cadre de la remise en forme du parc.

Ce qui a choqué Felipe Ferré qui, depuis toujours, développe une passion pour la nature en général et l’arbre en particulie­r. « Le vert est une couleur reposante et apaisante, comme le dessin et la musique. Et l’arbre représente la vie » , estime le photograph­e. Pour lui comme pour George Sand, « la nature est une oeuvre d’art » . Il sait la grande importance qu’accordent les auteurs romantique­s du XIXe siècle à la nature. C’est un thème majeur chez Victor Hugo, René de Chateaubri­and, Alphonse de Lamartine, Alfred de Musset, Gérard de Nerval, Alfred de Vigny.

Voir surgir des arbres

Si aux nombreux talents de Victor Hugo, il faut ajouter le dessin, Felipe Ferré, outre son talent de photograph­e, s’illustre lui aussi comme dessinateu­r. Victor Hugo dessinait en voyageant. Felipe Ferré, en téléphonan­t…

Il raconte : « J’ai un ami colombien qui parle beaucoup. Des heures au téléphone. Je dessinais machinalem­ent des petits ronds avec un stylo sur une feuille de papier. J’ai rempli une page. Cela représenta­it des nuages. Il a suffi de compléter avec quelques traits pour voir surgir des arbres. »

Exécutés à l’encre de chine, à l’aide d’une plume très fine permettant la réalisatio­n de travaux très précis et minutieux, les dessins sont tous différents. « Je ne réalise pas d’esquisse, je commence en bas de page, avec des petits traits de plume » , ajoute l’artiste.

Arboretum imaginaire

Fort de ce constat, il projette de réaliser un ouvrage représenta­nt un « arboretum imaginaire » , mêlant ses dessins d’arbres et ses « chevaliers de l’absurde », avec, en regard, un choix de poèmes des grands auteurs du XIXe siècle. Ses Chevaliers de l’absurde, au nombre de 189, ont pour mission « de protéger la nature et particuliè­rement les arbres », annonce Felipe Ferré. « C’est une légion de chevaliers utopiques, d’inspiratio­n purement onirique. Et nullement belliqueus­e, puisque la pointe de leur lance est mouchetée. »

Dans sa préface, l’écrivain et cinéaste Fernando Arrabal, souligne « avec quelle justesse dans l’espace de ses créations, Felipe Ferré loge une infinité de mondes » .

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Le photograph­e Felipe Ferré cite Victor Hugo : « Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme ! »
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Plusieurs arbres ont été abattus par les services de la mairie dans ce square.

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