Balade théâtralisée au temps de l’impressionnisme à Vire
Au temps de l’impressionnisme, le monde artistique était particulièrement misogyne. Il faut se rappeler que l’École des Beaux-Arts de Paris n’a accueilli les femmes qu’à partir de 1897 ! C’est-àdire deux après la disparition de Berthe Morisot (1841-1895), l’héroïne de la balade théâtralisée, écrite et mise en scène par Jean-Claude Jambin.
L’illustre peintre impressionniste Auguste Renoir ( 18411919), pour ne pas être en reste sur le terrain de la misogynie, a déclaré : « Une femme peintre, c’est simplement ridicule ! »
souligne Jean-Claude Jambin. La balade théâtralisée, dont il est l’auteur et le metteur en scène, est une évocation de la vie de Berthe Morisot, la seule femme peintre appartenant au groupe des Impressionnistes.
« Berthe Morisot a pris, très jeune, des cours de peinture, comme il était d’usage à l’époque dans le milieu de la bourgeoisie. La différence, c’est qu’elle s’est prise au jeu ! » explique Jean-Claude Jambin.
Berthe se rebelle
La balade théâtralisée restitue 5 tranches de vie de cette talentueuse artiste peintre.
La première saynète raconte une altercation entre Berthe Morisot et son professeur de peinture, qui enseigne une pein- ture très académique, à laquelle Berthe désire résolument tourner le dos. « C’est le début de sa rébellion contre les conventions académiques » , ajoute l’auteur.
Dans la deuxième saynète, elle réalise une rencontre déterminante, en 1868, avec le peintre Édouard Manet, l’auteur du célèbre tableau « Déjeuner sur l’herbe » , qui fit scandale au Salon des refusés, en 1863. Il ne respectait aucune des conventions admises à l’époque en matière picturale.
Génie et misogynie
Le grand marchand d’art Paul Durand-Ruel (1831-1922) apparaît dans la 3e saynète. « Il rencontre Berthe Morisot, en 1872, par l’intermédiaire d’Édouard Manet. Il la soutiendra en achetant ses toiles et en organisant des expositions. »
Une rencontre entre Claude Monet ( 1840- 1926), Eugène Boudin ( 1824- 1898), Charles Baudelaire (1821-1867) et Gustave Courbet (1819-1877), chez la mère Toutain, à la Ferme SaintSiméon à Honfleur est évoquée dans la 4e saynète. « On verra comment de grands artistes peuvent adopter un comportement outrageusement misogyne. »
La dernière saynète, plus chorégraphique et drôle, illustrera la technique picturale du pointillisme. « Elle s’intitule : le cirque des couleurs » .
Emmenée par la troupe Les Hors-Contrôle, composée d’une quinzaine de personnes, la balade théâtralisée réalisera un parcours devant l’entrée et dans la cour pavée du musée de Vire, à la fermette, sur les bords du bassin de l’écluse et au cimetière des Augustines. le motif, sont également les bienvenus. Sans oublier les visites guidées au musée. C’est gratuit ! (Repli salle Polinière en cas de mauvais temps). Renseignements : Office de tourisme du Bocage Normand. Tél. 02 31 66 28 50.