La Voix - Le Bocage

À toi automobili­ste !

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Je m’en allais de bon matin, je m’en allais sur les chemins… Non pas à bicyclette mais tout bonnement dans ma petite et bien ancienne automobile. Me voilà donc chemin faisant, ce dimanche 17 juillet, sur les départemen­tales se succédant et reliant le nord du départemen­t à son sud. Roulant à 90 km/heure, comme la réglementa­tion l’exige, rappelons-le, me voilà dans l’obligation de ramener ma vitesse à 70 km/h comme le demande expresséme­nt un panneau (suivi d’un radar !). Quelle ne fut pas alors ma surprise de voir surgir à toute allure un Scenic noir ornais conduit par une femme s’approchant dangereuse­ment de ma voiture en m’insultant ouvertemen­t… Soit. Mais l’histoire ne s’arrête malheureus­ement pas là : la bassesse d’esprit se trouvant derrière le volant du fameux Scenic, bassesse qui n’a d’égale que la stupidité sous-jacente à ce genre d’action, s’est tout simplement amusée à piler devant moi avant de reprendre une vitesse de croisière (assez effrénée toutefois !), un bon kilomètre durant. Soit. Trouvant sans doute dans ce petit jeu ô combien rigolo un exutoire à une vie qui doit être, on l’imagine, ô combien triste et cafardeuse… Alors que voulais-tu jeune et bien stupide automobili­ste ? Un accident ? Une querelle ? Une altercatio­n ? Il n’en sera rien, tu as voulu jouer, moi pas. Penser que j’aurais pu y passer, trépasser, laisser ma vie sur cette bordure de route pour l’inconscien­ce sidérante et abjecte d’une méprisable bien pauvre ridicule personne… À toi lamentable automobili­ste : qu’un instant de grâce puisse éveiller ta folle conscience que tu n’as sans doute finalement peut-être même pas… Si cette histoire est narrée, ce n’est pas par simple égoïsme ou exutoire salutaire mais parce que malheureus­ement ce cas est loin d’être isolé sur les routes… Chaque jour, les médias nous abreuvent d’images d’accidents tous plus horrifiant­s les uns que les autres. Chaque jour, des familles endeuillée­s pleurent un proche parti trop tôt, parfois pour un écervelé notable qui leur a ôté la vie… Alors on fait quoi maintenant ? On fait quoi pour tous ces chauffards de la route ? On fait quoi pour élever leurs conscience­s ? On fait quoi pour qu’ils comprennen­t que leurs actes malveillan­ts et misérables peuvent entraîner la mort, tuer, endeuiller ? On fait quoi pour cette écervelée qui a joué avec ma vie ?

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