Un attentat dans une église, près de Rouen
Mardi 26 juillet, deux terroristes ont pris en otage cinq personnes dans une église de Saint-Étienne-du-Rouvray, dans la banlieue de Rouen. Un prêtre a été égorgé, les deux assaillants ont été abattus.
L’horreur, à nos portes. Mardi 26 juillet, à l’heure de la messe matinale, vers 9 h 25, deux hommes porteurs d’armes blanches ont surgi dans l’église de Saint- Étienne- du- Rouvray, une commune populaire de 29 000 habitants située près de Rouen (Seine-Maritime).
Six otages
A l’intérieur, les forcenés font six otages : le prêtre, trois religieuses et un couple de paroissiens. L’une des religieuses, Soeur Danielle, est parvenue à prendre la fuite et à donner l’alerte.
La brigade d’intervention (BRI) et une brigade anti-criminalité arrivées sur place ont tenté d’entamer une négociation avec les terroristes. Les policiers ont ensuite tenté une incursion, sans succès. Peu après, trois otages – les deux religieuses et une paroissienne – sont sortis de l’église suivis par les deux terroristes criant « Allah Akbar » , dont l’un portait une arme de poing. Les deux assaillants ont été tués par la BRI.
Un faux engin explosif
L’un d’eux a été trouvé porteur d’un faux engin explosif et de trois couteaux, l’autre qui tenait dans la main un minuteur de cuisine portait un sac à dos à l’intérieur duquel a été trouvé un faux engin explosif.
Dans l’église, ont été retrouvés le corps du prêtre, le père Jacques Hamel, tué par arme blanche et celui d’un paroissien, blessé à la gorge. Il a été hospitalisé, ses jours ne seraient plus en danger, mercredi matin.
Selon le témoignage de la religieuse parvenue à s’enfuir, les terroristes se sont « enregistrés » au moment du crime, l’un aurait fait « un peu comme un sermon autour de l’autel, en arabe » avant l’assassinat du prêtre.
Ce que l’on sait des terroristes
L’attaque a été perpétrée par « deux terroristes se réclamant de Daesh » , a affirmé le président de la République, François Hollande. L’État islamique les a présentés comme deux de ses « soldats » , dans un communiqué de son agence de presse Amaq.
L’un des deux auteurs a été formellement identifié après comparaison de ses empreintes papillaires comme étant Adel Kermiche, 19 ans, né à MontSaint-Aignan, près de Rouen, a indiqué le procureur de la République de Paris, François Molins.
Sans mention à son casier judiciaire, il était connu de la justice depuis qu’un membre de sa famille avait signalé sa disparition en mars 2015. Le jeune homme avait été interpellé le jour même par les autorités allemandes alors qu’il utilisait l’identité de son frère pour se rendre en Syrie. Placé en garde à vue à son arrivée en France, le 23 mars 2015, il sera mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste et placé sous contrôle judiciaire avec l’interdiction de quitter le département.
Mais un mois et demi plus tard, il avait de nouveau quitté le domicile familial et un mandat d’arrêt avait été délivré à son encontre. Localisé et interpellé en Turquie le 13 mai en provenance de Genève avec la carte d’identité de son cousin, il sera expulsé vers la Suisse puis vers la France. À nouveau mis en examen, il avait été placé en détention provisoire jusqu’au 18 mars 2016, date à laquelle un juge antiterroriste avait autorisé son placement sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence sous surveillance électronique. Le parquet a fait appel de cette décision, sans succès. L’identification du second terroriste tué par les services de police est toujours en cours.
Un mineur de 16 ans en garde à vue
La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête, confiée à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Un mineur de 16 ans né en Algérie a été placé en garde à vue. Il s’agit du frère cadet d’un individu faisant l’objet d’un man- dat d’arrêt pour être parti sur la zone irako-syrienne le 29 mars 2015 avec les papiers d’identité d’Adel Kermiche. Il aurait été interpellé, alors qu’il était à scooter à proximité du lieu de l’attentat.
45 000 églises catholiques en France
Les lieux de culte, parmi lesquels les 45 000 églises catholiques en France, figurent parmi les cibles de l’organisation État islamique.
L’attaque de mardi rappelle le projet d’attentat visant une église catholique de Villejuif (Val-de-Marne), déjoué en avril 2015 et attribué à un étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, arrêté avant d’avoir pu mettre son projet à exécution.