La Voix - Le Bocage

Ce n’est qu’un au revoir…

Une page se tourne dans la petite commune de Sainte-Marie-Laumont… Le brocanteur de la commune déléguée a cessé son activité depuis mai dernier, après 15 ans passés dans sa boutique qui fait aussi office de maison ou inversemen­t !

- Laura Baudier

Sainte-Marie- Lau

mont. L’heure de la retraite a sonné pour Guy Legras, qui fêtera ses 62 ans cette année, après 15 années passées dans sa boutique à l’angle de la D674 et de la D81, dans laquelle il le dit lui-même, il vit « à l’ancienne » .

« Je voyais des choses insolites »

Après avoir exercé son activité durant 20 ans au Mesnil-Auzouf, Guy Legras s’installe à SainteMari­e-Laumont en 2001.

On ne peut pas vraiment dire que ce brocanteur est un enfant de la balle : « Mon père était gendarme » , explique-til. « Dès mon plus jeune âge, il m’emmenait avec lui dans les campagnes, j’ai rencontré des ferrailleu­rs et je voyais des choses insolites, ça m’a interpellé » , ajoute-t-il.

C’est sa soeur, âgée de huit ans de plus que lui, qui lui transmettr­a le virus de la brocante : « Dans les années 1967-1968, elle était installée près du Mont-Saint-Michel » , souligne Guy Legras.

Un parcours atypique

Guy Legras travailler­a tout d’abord dans le monde de l’im- primerie à Saint-Hilaire-du-Harcouet (Manche) puis deviendra une année durant gendarme auxiliaire à Rennes (Ille-et-Vilaine). Après son mariage, il travaille en laboratoir­e dans l’inséminati­on artificiel­le pendant sept ans à la coopérativ­e de Saint-ManvieuNor­rey (Calvados).

En 1982, Guy Legras décide de lancer sa propre brocante : « Je ne voulais plus avoir de patron » , explique- t- il. « Ça m’a rappelé mes premières années » , sourit-il.

Le monde des antiquités

Impossible de traverser Sainte-Marie- Laumont sans que votre regard ne se porte sur les curiosités étalées sur le pas de sa porte ! Sur cet axe pas- sager, les automobili­stes sont nombreux à s’arrêter et à venir chiner quelques hasardeuse­s trouvaille­s : « Il y a deux types de clientèle : les gens de passage, qui prennent leur décision dans le quart d’heure, et la clientèle locale qui voit un objet qui lui plaît en passant mais qui va attendre de ne plus le voir pour s’arrêter ! » , sourit Guy Legras.

Pour alimenter son stock, le brocanteur écume les videgrenie­rs de la région. « Il y a également les gens qui vident leurs maisons » , explique-t-il. On trouve de tout chez Guy : bibelots, meubles, statuettes, etc. Tout ce qu’on peut trouver chez un bon brocanteur ! Mais d’abord, c’est quoi un bon brocanteur ? « Il faut être honnête, avoir du courage, ne pas rechigner sur les heures, et être diplomate, toujours de bonne humeur » .

Un métier en voie de disparitio­n ?

« Aujourd’hui, nous sommes beaucoup moins nombreux qu’à une certaine époque, il y a eu internet et puis surtout les vide-greniers, ce sont eux qui nous ont fait le plus de mal » , selon le Laumontais.

Guy Legras a transmis sa passion de l’ancien à ses deux enfants puisque son fils est aujourd’hui brocanteur à Montamy et à Saint-Germain-du-Crioult et sa fille est brocanteus­e en Belgique.

Ce qui va le plus lui manquer : « La bonne ambiance et le contact, les gens viennent pour se faire plaisir ! » Si une page se tourne et que son activité a aujourd’hui cessé, Guy Legras continue toutefois de vendre encore quelques biens à titre personnel. « Et puis je vais continuer à me déplacer dans les vide-greniers » , assure-t-il.

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Une page se tourne pour Guy Legras.

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