La Voix - Le Bocage

Dans la cage des vautours

Une expérience unique

- Audrey Chevallier

Avec leurs crânes dénudés, leurs couleurs sombres et leurs bruits bizarres, on ne se battrait pas pour aller les caresser. Surtout que leur mauvaise réputation les précède.

À Jurques, l’équipe du parc zoologique s’est lancé un nouveau défi : réhabilite­r les vautours dans l’esprit des gens.

Nouveauté 2016

Après trois mois de travaux, une volière de 1 500 m² vient de sortir de terre. À l’intérieur, pour l’instant, trois cigognes, cinq ibis chauve et surtout quatre vautours fauve et deux vautours aura. « On voulait faire une volière méditerran­éenne hébergeant différente­s espèces. Nous avons choisi de les faire cohabiter car cela favorise les interactio­ns » , présente Guillaume Ourry, directeur du parc. Et pour que l’expérience soit complète, les visiteurs sont invités… à y entrer.

Naturel et pédagogie

« C’est la nouveauté 2016 ; le public peut pénétrer dans la volière à certaines heures de la journée. » L’idée est la même que pour les perroquets : « Pour l’heure, on ne peut pas traverser la volière et il y a toujours un soigneur sur place car nous observons la réaction des oiseaux. Chacun a son caractère ; avec les animaux, on n’est jamais sûr de rien. » Il faudra environ un an pour déterminer les spécimens qui resteront dans la volière. « Certains pourraient se montrer agressifs ; d’autres à l’inverse, habitués au public, peuvent se révéler pot de colle. Avoir un oiseau sur l’épaule du visiteur, ce n’est pas ce que nous voulons. »

Ce qu’ils veulent, c’est un spectacle plus sauvage. « Avant, nous faisions un spectacle de fauconneri­e que nous avons arrêté en 2010. On veut aller vers plus de naturel et plus de pédagogie. » Et plus de reproducti­on. « Le but ultime, c’est ça. Créer un club de rencontre pour vautours » , sourit-il.

Une cinquantai­ne sur une carcasse

Pour cela, des demandes auprès du programme d’élevage ont été formulées. « La volière pourrait accueillir une dizaine de vautours. Quatre, c’est encore assez calme. Quand il y a de la chamaille, c’est plus vivant pour le visiteur surtout que, dans la nature, les vautours sont parfois une cinquantai­ne sur une carcasse. » Le percnoptèr­e, rencontré en France, pourrait donc bientôt faire son entrée.

Déjà, à l’heure de la curée, les spécimens prouvent qu’ils n’ont rien perdu de leur instinct. Le public aussi surpris qu’intimidé ne perd pas une miette du spectacle. « On explique en quoi les charognard­s sont utiles ; ils vont éviter la propagatio­n des épidémies en se nourrissan­t de cadavres d’animaux. » Inutile donc, d’appréhende­r votre prochaine visite.

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Au coeur de la volière, les visiteurs redécouvre­nt les vautours.

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