Une ferme originale à visiter
Et si vous faisiez un saut dans les années 1950 ? Mercredi 17 août, dans le cadre des Visites insolites, trois exploitants aunais vous ouvrent les portes de leur ferme, reconstruite après les bombardements de 1944…
Si ces pierres pouvaient parler, elles auraient sûrement beaucoup à raconter. Dans cette ferme des années 1950, reconstruite après les bombardements de 1944, se succèdent des générations d’agriculteurs.
À la tête de l’exploitation familiale aujourd’hui, trois frères : Jérôme, Guillaume et Antoine Savey. Mercredi 17 août, ce dernier se transformera en guide touristique dans le cadre des Visites insolites, organisées par l’office de tourisme du Bocage normand.
La démesure
C’est presque par hasard que l’historien David Lecoeur est arrivé aux Marfins, à Aunaysur- Odon. « Il est venu il y a 6/8 mois ; il avait dû voir la ferme depuis la route » , s’étonne encore Antoine Savey, céréalier, éleveur bovin et producteur laitier. Il faut dire que le lieu est particulièrement impressionnant. « Avant 1944, la ferme de mes arrièregrands- parents maternels était dans le centre-bourg, rue Saucey. Ils faisaient de la polyculture et élevaient des chevaux. » Dans les bombardements, l’endroit et plusieurs de leurs propriétés ont été rasés. « Eux s’étaient réfugiés en Mayenne. À leur retour, la construction de cette ferme a été financée par le programme de reconstruction. »
En 1950, la modernité et la taille de l’exploita- tion font beaucoup parler. « C’était lié aux biens qu’ils possédaient avant ; au lieu d’avoir plusieurs maisons, on a construit une seule bâtisse. » La première de la région : « ils appelaient ça une ferme moderne, un modèle pilote. C’était dans la démesure » , concède l’arrière- petit- fils. « Aujourd’hui, on n’utilise plus que 50 % des locaux. Ce n’est plus du tout adapté. »
Un autre temps
Depuis la cour, entourée de bâtiments, l’agriculteur fait le tour du propriétaire. Au bout de son doigt, une bâtisse de 200 m², « aux combles aménageables » , précise-t-il. Bien trop grand pour ses parents qui occupent aujourd’hui les lieux. « À l’époque, le personnel, le jardinier, la dame chargée de la lessive, l’homme en charge des chevaux, de l’entretien du tracteur… Tous vivaient là, dans cette grande maison. »
Juste à côté, dans un autre bâtiment, la laverie, un atelier avec une forge mais aussi deux garages et, au-dessus, des greniers pour stocker l’avoine. Plus loin, un pressoir, un grenier à pommes et une écurie. « Aujourd’hui, on est peu nombreux, il faut que ce soit mécanisable. » Alors, au fil des années et des générations qui se succèdent, l’endroit a subi quelques transformations. Pas assez pour lui enlever son charme d’antan. Le temps d’une visite, on replonge dans une époque où les éleveurs possédaient 14 génisses qu’ils trayaient à la main, avant que les engins ne remplacent les chevaux.
Visite de la Gaec Savey, ferme de la reconstruction, mercredi 17 août, à 14 h, en compagnie de l’historien David Lecoeur. Renseignements et réservations au 02 31 66 28 50 ou au 02 31 77 16 14. 2 €/adulte ; gratuit pour les moins de 12 ans.