Une bibliothèque de rue pour partager ses lectures
Elle est née de l’initiative d’une famille viroise. La bibliothèque prend place dans une rue près du musée de Vire et est à disposition des passants. Chacun peut y prendre un livre et en déposer un de son choix. Une invitation à la lecture, pour tous.
C’est une découverte de vacances qui a fait naître cette idée. Catherine Dufay et son époux Philippe étaient dans le Lot, un dimanche après-midi. Aucun commerce d’ouvert, mais une furieuse envie de lecture. Et soudain, la découverte d’une bibliothèque partagée.
Le principe : des livres sont à disposition des passants. La condition pour repartir avec l’un d’entre eux : déposer un ouvrage de sa propre collection. Le tout étant un système basé sur la confiance.
« Ce jour-là, j’ai choisi de relire ’’Germinal’’… » sourit Catherine Dufay, qui a implanté, depuis quelques mois, une bibliothèque derrière son jardin virois, dans la rue des Augustines.
Une, puis deux bibliothèques
« Au départ, nous avions seulement installé une petite bibliothèque. Nous en avons ajouté une autre et la plus petite sert maintenant aux livres pour enfants » .
Fixées aux abords du jardin, la menuiserie des bibliothèques a été travaillée avec soin par le grand-père familial.
Les promeneurs qui ne connaissent pas le principe s’arrêtent et découvrent l’installation. Un panneau est là pour leur expliquer le concept. « Certains ne remarquent même pas la bibliothèque. Ca dépend des personnes. D’autres reviennent quelques jours plus tard avec des livres » .
Et si le principe de déposer pour reprendre, « n’est pas toujours respecté, lorsqu’un enfant repart un livre, c’est déjà gagné » , souligne Catherine, institutrice à Saint-Germain-deTallevende. « Cela m’est arrivé de trouver des mots sympathiques dans la bibliothèque ou des avis sur des livres » .
« Le livre enfant a du succès »
Toutes sortes de livres passent par cette bibliothèque publique : romans, livres historiques, annales de concours, livres religieux, magazines… « Cela nous arrive d’aller voir dans la boîte et de piocher un livre que nous n’aurions jamais lu sans cette bibliothèque ! Un roman sur les corsaires par exemple. Je n’aurais jamais acheté ce genre de livre »
Quelques livres qui n’ont pas trouvé de lecteurs sont déjà partis au recyclage mais l’effet inverse est plus fréquent. Car certains ouvrages ne trainent pas dans les étagères.
« Les livres pour enfants ont du succès » , souligne Catherine Dufay, qui surveille régulièrement l’état de ses collections et n’hésite pas à ajouter quelques livres de la famille pour faire vivre cette bibliothèque originale.