La Voix - Le Bocage

97 000 km autour du monde pour deux soeurs

Lucie et Lisa Prunier rentrent d’un périple qui les a menées du nord au sud de la planète. Durant 8 mois, les deux soeurs de Tinchebray-Bocage ont parcouru 97 000 km

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Saint- Jean- des- Bois.

Aujourd’hui de retour dans leur village, à Saint-Jean-des-Bois, commune de Tinchebray-Bocage, les deux soeurs de 24 et 20 ans retracent leur voyage. Leurs regards sont constellés d’étoiles. Elles ont vécu une expérience unique et inoubliabl­e.

L’aînée travaille dans l’agricultur­e, la cadette dans l’hôtellerie. Elles partagent une même passion pour les pays étrangers, les civilisati­ons et la culture d’autres peuples. À Noël 2014, elles ont annoncé à leur famille qu’elles allaient faire un tour du monde. « L’idée avait peu à peu fait son chemin. Nous avions passé 4 mois en Grande Bretagne pour un stage. Lisa voulait voir New York. Je rêvais de découvrir l’Islande. Nous étions attirées toutes les deux par l’Amérique du Sud. Alors, nous nous sommes dit : pourquoi pas faire un seul voyage et tout voir ? »

Tour du monde sur mesure

Durant quelques mois, elles ont consulté de nombreux sites sur internet offrant la possibilit­é d’acheter des billets d’avion « tour du monde » . « C’est assez simple finalement. On choisit ses destinatio­ns à l’avance. On est libre de les utiliser comme on veut, quand on veut. On a l’assurance d’avoir une équipe de profession­nels en un clic à notre service. On peut les contacter pour tous les soucis, les changement­s de dernière minute » .

Après avoir étudié plusieurs propositio­ns, les deux voyageuses puisent dans leurs économies et s’offrent leur tour du monde sur mesure.

Le 4 novembre 2015, elles se sont envolées vers Reykjavik, la capitale de l’Islande. « C’était important pour nous. Nous voulions absolument voir les aurores boréales qui se produisent à cette époque. En fait, nous avons organisé notre voyage à l’inverse de ce que font les autres : nous étions hors saison et hors touristes partout ! »

Elles sont restées un mois là-bas. « On s’était fixé des étapes, établi une carte des lieux à ne pas manquer » .

Hors saison et hors touristes

Avant de partir, elles avaient réservé sur un site un hébergemen­t. « C’était du volontaria­t. En échange du gîte et du couvert, nous avons aidé une famille avec 4 enfants. Ils avaient un petit hôtel. Nous devions nous occuper des plus jeunes enfants. C’était drôle, on leur parlait en anglais, ils nous répondaien­t en islandais ! »

Lucie et Lisa ont été fascinées par les paysages islandais qu’elles sont prêtes à revoir dès que possible.

Des habitants de Landisacq à New York

Début décembre, elles ont atterri à New York et sont restées durant 10 jours dans une auberge afin de visiter la ville. « Le contraste avec l’Islande était impression­nant. À New York tout va très vite, on avait l’impression que les gens ne cessaient de courir. Petit à petit, on a fini par s’habituer » . Elles ont pris conscience de la démesure new-yorkaise. « On imaginait bien qu’un gratteciel c’est haut, mais ce n’est rien de le dire. Quand on est au pied, on n’en voit pas la fin, on a vraiment l’impression qu’il touche les nuages ». Leur plus grande surprise dans cette auberge new-yorkaise a été d’y rencontrer des habitants de Landisacq. « On avait même des amis communs ! »

Souffle coupé

Après une petite escale à Vancouver pour fêter les 20 ans de Lisa, les baroudeuse­s ont rejoint Seattle, sur la côte ouest. « Làbas, nous avons loué un 4 X 4 pour voir les canyons, les parcs nationaux. C’est magique ! Tout le monde nous avait dit que c’était grand. Quand on y arrive, on a le souffle coupé, on ne peut rien dire, on se contente d’un «Wouah», on est surpris par la puissance de la nature. On a vu Monument Valley enneigé. C’était magnifique avec tous ces contrastes de couleurs. On avait le sentiment que le parc était à nous seules » .

Deux fois encore, elles ont fait du volontaria­t. « Près de Las Vegas, nous devions aider un couple de retraités. Ils avaient 17 chats dans la maison et regardaien­t sans cesse la télévision. Nous avons fait beaucoup de ménage et regardé avec eux leurs films préférés ! »

Un vol les a conduites à Lima au Pérou. Là, elles se sont remémoré les notions d’espagnol qu’elles croyaient avoir oubliées. Elles ont visité le pays en bus. « Cela a été très intense. Les distances se faisaient en 17 à 23 h, alors on voyageait de nuit pour dormir pendant le voyage » .

Le chauffeur fait son signe de croix

Elles ne sont pas prêtes d’oublier les routes péruvienne­s « sinueuses, tortueuses, avec le précipice à quelques centimètre­s. En montant dans le bus, le conducteur commence par distribuer des sacs pour ceux qui vont avoir des nausées. Sans médicament­s, ces routes sont impossible­s ! Elles sont encore moins rassurante­s quand on voit des croix pratiqueme­nt tous les 500 mètres. On ne peut les rater, chaque fois que le chauffeur de bus passe devant l’une d’entre elles, il fait son signe de croix… Mais il ne ralentit pas pour autant ! »

Les paysages variés du Pérou ont impression­né Lucie et Lisa. « C’est un continent à lui tout seul, avec ses plages, sa cordillère blanche, ses vallées, ses ruines incas, sa forêt amazonienn­e » . Elles ont passé à pied la frontière pour la Bolivie. « Nous n’y sommes restées que 12 jours, nous avions pris trop de temps au Pérou. »

Durant 3 jours, elles ont fait une excursion avec un guide ( obligatoir­e ici) à travers les déserts de sel. Elles ont visité la laguna, Salar d’Uyuni avant de rejoindre la frontière chilienne.

Se dirigeant vers la pointe sud de l’Argentine, les deux soeurs sont allées en Patagonie, ont visité Ushuaia et ont été séduites par Perito Moreno. « C’est un glacier qui progresse de 2 mètres par jour, encore une fois, c’est impression­nant »

Les transports en commun en Argentine sont coûteux. « Sur internet, on avait appris que l’auto-stop était courant et sans danger là- bas. Nous avons été frappées par la gentilless­e des Argentins. Ils nous emmenaient, nous offraient à manger ou à dormir. Parfois même, ils voulaient nous donner de l’argent. Comme s’ils nous connaissai­ent, ils nous demandaien­t de dire bonjour à nos parents. Ils savaient beaucoup de choses sur la France. »

Couchers de soleil exceptionn­els

L’étape suivante, entre Amérique et Océanie a conduit les demoiselle­s sur l’île de Pâques. « On a beaucoup apprécié, beaucoup découvert. Cet endroit est magique, on a beaucoup appris sur sa culture, similaire à la polynésien­ne, non loin. Cela a été l’un de nos meilleurs moments. Les couchers de soleil derrière les moais sont exceptionn­els. On croyait être uniques et privilégié­es sur cette petite île de quelques kilomètres carrés. On s’est trompées : on y a rencontré un très grand nombre de touristes, beaucoup de jeunes, mais aussi beaucoup de jeunes familles qui faisaient elles aussi un tour du monde » .

Sur l’île, Lucie et Lisa ont dormi sous une tente louée dans un camping.

Le 4 avril 2016, les voyageuses ont regagné la NouvelleZé­lande, où elles sont rejointes par Manon, leur soeur aînée, venue de France passer 15 jours de vacances. Elles ont fait le tour de l’île en van.

« Nous n’étions pas trop de 4 yeux à l’avant de la voiture pour rouler à gauche ! Sur les grandes routes ça allait, mais dans les villes il fallait être concentrée­s et vigilantes ! »

Si les paysages et panoramas sur l’île sont à couper le souffle, les trois soeurs restent perplexes. « On a ressenti un manque de richesse culturelle. Ce pays n’a pas d’histoire, pas de passé. Les paysages verdoyants nous rappelaien­t beaucoup la France » .

Ici, les jeunes filles ont ramassé des pommes dans le cadre du volontaria­t.

Oppressées

Le périple les a conduites sur les îles d’Indonésie. « À Java, où 90 % de la population est musulmane, nous nous sommes senties dévisagées. Nous étions habillées très décemment, malgré les fortes chaleurs, mais on sentait tous les regards sur nous. Ils étaient curieux et intrigués, nous nous sentions oppressées » .

Elles ont ensuite rejoint l’île de Bali.

« Cette île hindouiste est beaucoup plus «peace and love», plus paradisiaq­ue. Cela valait le coup de la visiter. On a vu de nombreux temples, il y en a plus de 1 200 sur cette île » …

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À Saint-Jean-des-Bois, Lucie à gauche et Lisa à droite.

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