Le mobilier funéraire témoin d’une époque
Dimanche 11 septembre, l’Association pour la valorisation du patrimoine (AVPPS) proposait la visite du cimetière. Trente personnes étaient présentes.
La visite était guidée par Jacky Brionne, archiviste diocésain et président de deux associations de défense du patrimoine : l’Association de Sauvegarde et de Valorisation du Patrimoine en Val de Sienne (ASVPVS) et la Fédération Normande pour la Sauvegarde des Cimetières et du Patrimoine Funéraire.
Blaise Micard, maire de Landelles venu en famille, a confirmé l’intérêt du conseil municipal pour la préservation du cimetière communal. « Nous travaillons à la préservation du cimetière car c’est un témoignage de notre passé. Un cimetière, ça se gère. Nous avons arrêté les concessions à perpétuité (ça n’était plus gérable) au profit des concessions de 30 ans renouvelables » , a expliqué l’élu avant d’ajouter : « Un agrandissement est prévu ainsi qu’un projet de cimetière paysager mais la priorité aujourd’hui est de trouver de la place où il y en a, tout en préservant les témoignages historiques » . Gilles Maloisel, maire de Coulonces était également présent ; il envisage un travail similaire pour le cimetière de sa commune au printemps prochain.
Après avoir retracé, avec force anecdotes, l’histoire de la sépulture de la préhistoire à nos jours, Jacky Brionne a entraîné le groupe dans les allées du cimetière, mettant en lumière au fur et à mesure de la progression, la grande diversité artistique du mobilier funéraire. « Il n’y a encore pas si longtemps, la fabrication du mobilier funéraire était réalisée par les artisans locaux. Hélas, aujourd’hui par souci d’économie, les pierres viennent de Chine ou Russie ; le mobilier est uniformisé, les cimetières délaissés », déplore-t-il, soulignant à l’occasion que les cimetières sont le reflet de notre société et qu’on y voit la même hiérarchie sociale que dans les communes où ils se trouvent. « Mais il y a encore en place des cimetières anciens comme ici à Landelles. À la demande de municipalité, un travail de préservation a démarré pour ne pas laisser disparaître ces témoignages historiques et cette diversité artistique » . Avant de mettre fin à la visite, Jacky Brionne a remis aux visiteurs un fascicule retraçant l’histoire du cimetière de Landelles et encouragé tout le monde à se réapproprier ces lieux, à s’y promener pour y retrouver l’histoire de leur ville.
Du 21 février au 19 décembre 1916, les armées Françaises et Allemandes s’affrontent sur le champ de bataille de Verdun, en Lorraine. Cet épouvantable gâchis humain fera en tout près de 700 000 morts, disparus ou blessés dans les deux camps. La seule journée du 24 février 1916 verra tomber 1 500 soldats. Parmi ces soldats, on dénombre 28 poilus séverins arrêtés et déportés dans les camps de prisonniers allemands. C’est au travers du destin de ces 28 soldats que l’AVPPS vous propose de revivre ces heures sombres de la Grande-Guerre.
Pascal Simonin, membre de l’association nous explique « A l’occasion du centième anniversaire de la bataille de Verdun, nous avons voulu avec Martine Besnehar et Dominique Chevalier rendre un hommage particulier aux soldats séverins faits prison- niers pendant la guerre. Au cours du travail de recherche et collecte que nous avons réalisé depuis cinq ans, nous avons pu identifier 28 soldats originaires du canton faits prisonniers pendant cette seule bataille de Verdun » .
Aidés de l’Université Interâges, ces trois fous d’histoire ont élaboré une passionnante exposition qui, sous le regard du soldat Paul, Ferdinand Guilmard, nous raconte cette page d’histoire de France. « Du 16 au 25 septembre, nous accueillerons également l’exposition « Le Calvados dans la Grande-Guerre » réalisée par les Archives Départementales » précise Pascal Simonin.
La hiérarchie sociale