La Voix - Le Bocage

Alphonse Crénel et Raymond Bagot à l’honneur

Samedi 10 septembre, en présence d’autorités, Alphonse Crénel et Raymond Bagot ont reçu la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur.

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Le Colonel Gérard Chesnel, avant de leur remettre leur insigne, a retracé l’état de service de ces deux hommes et leur participat­ion à la guerre d’Algérie « celle qui ne voulait pas dire son nom et pourtant Raymond et Alphonse, comme tous les jeunes appelés entre les années 1954 et 1962, ont vite compris que ces opérations appelées pudiquemen­t maintien de l’ordre étaient réellement des opérations de guerre » .

Né le 24 avril 1936 à SaintJean-du-Corail, Alphonse Crénel a quitté l’école à 14 ans pour travailler à la ferme. Il fait ses classes au 7e régiment de tirailleur­s Marocains en RFA à partir de septembre 1956 puis est muté en vue de partir en Algérie en juillet 1957. Le 14 mai 1958 il est cité à l’ordre de la brigade comme chauffeur remarquabl­e par ses qualités militaires. Durant 18 mois, il a participé à toutes les opérations notamment où il s’est heurté à une embuscade le 14 mai 1958 sur la route de Duzerville. Il y sera blessé mais aura fait preuve de courage et de sang-froid. Cette citation comporte l’attributio­n de la Croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze. Libéré de ses obligation­s militaires le 1er mars 1959, il est retourné à la vie civile où il a travaillé comme polisseur dans l’inox puis employé municipal à la mairie de Le Neufbourg puis à l’équipement à Mortain.

Né le 16 mai 1939 à Rancoudray, Raymond Bagot, alors orphelin de père et de mère, contribue à l’éducation de ses frères et soeurs. Il est aide familial puis journalier avant d’être appelé sous les drapeaux le 1er juillet 1959. Le 25 juin 1960, il rejoint l’Afrique du Nord dans un bataillon qui opère régulièrem­ent dans la forêt de l’Agfadou. Raymond Bagot est repéré pour ses qualités militaires. Le 30 juillet, il est cité à l’ordre de la division en qualité de jeune chasseur exemplaire. Lors d’un engagement, et malgré ses blessures, il fera usage de son arme jusqu’à épuisement, atteignant le chef du groupe rebelle. Cette citation comporte l’attributio­n de la Croix de la Valeur Militaire avec étoile d’argent. Grièvement blessé, il est rapatrié à Rennes où il subira de nombreuses in- tervention­s. Il sera libéré de ses obligation­s militaires le 17 février 1961. Il oeuvrera ensuite dans le milieu agricole puis dans l’inox pour terminer sa carrière comme conducteur de camion.

Gérard Chesnel a ensuite remis la médaille aux récipienda­ires en déclarant : « maintenant vous allez recevoir devant les plus hautes autorités de notre départemen­t la croix de chevalier de la Légion d’Honneur. Cette décoration est la preuve que la République n’oublie pas ces soldats qui ont versé leur sang pour défendre ce qui était à l’époque un territoire national » .

Jusqu’à épuisement

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Le Colonel Gérard Chesnel, Alphonse Crénel, Raymond Bagot et Pierre Kervran, ex-président de l’amicale des Médaillés Militaires du Mortainais.

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