L’exemple d’un métier qui peine à recruter
Le métier de comptable fait bien partie des métiers en tension pour Sylvie Aujard, de l’antenne viroise de Fiducial, confirmant la dernière analyse de la direction régionale de l’emploi . « Nous avons du mal à recruter. C’est le critère de qualification qui pèse. Pour travailler en cabinet, il faut 5 ou 6 ans d’expérience » , explique- t- elle. « À l’école, on ne nous apprend pas l’aspect relations client qui a pris une place importante dans notre métier » , analyse la directrice qui compte, à ses côtés, quelques collaborateurs proches de la retraite.
Chasseurs de têtes
« Nous avons du mal à recruter et cela fait un moment que ça dure » , confirme aussi Roger Huet, du cabinet virois Soficom.
En cause également, les formations, « où il y a de moins en moins d’étudiants. Peu de gens sont intéressés par ce genre de cursus. D’autant que les bacs pro comptabilité ont été supprimés au profit des bac pro secrétariat » . Une formation qui ne suffit pas pour autant puisque « pour avoir un bon niveau, il faut maintenant un bac + 3 ou 4 » . Autre aspect : « Lorsqu’on parle de Vire aux étudiants, ça rebute toujours… » , estime Roger Huet.
Pour recruter, le cabinet se voit obliger de passer par des chasseurs de têtes.
Et les professionnels souhaitent également vendre leur métier, qui a bien besoin, selon eux, d’un dépoussiérage. « Le métier de comptable, ce n’est pas seulement aligner des chiffres et rester derrière un bureau » , souligne Sylvie Aujard. « Nous allons souvent à la rencontre de nos clients et de l’un à l’autre, ce n’est pas du tout la même chose. C’est un métier varié » .