Le groupe Honeywell condamné,67 ex-salariés indemnisés
Le groupe Honeywell a été condamné aux Prud’hommes de Caen pour préjudice d’anxiété lié à l’amiante. Des ex-salariés vont être dédommagés.
Devant les Prud’hommes, le préjudice d’anxiété lié à un agent cancérigène, l’amiante, a donc été retenu. 47 anciens salariés vont être indemnisés à hauteur de 3 000 €, et 1 500 € pour neuf autres personnes.
Le groupe industriel devra également payer, avec Valeo, 3 000 € à neuf autres salariés et 4 000 € à deux autres encore.
Par ailleurs, le groupe doit également verser des dédommagements allant de 19 500 à 38 000 € par personne, à dix salariés de cette usine, pour licenciement sans cause réelle.
« Une vingtaine d’autres anciens salariés avaient déjà obtenu des indemnisations en 2012 et 2014 de la part de Valeo, propriétaire du site », rappelle l’avocate.
Enfin, 120 anciens salariés ont été déboutés par les Prud’hommes. Ces derniers n’auraient pas choisi de rupture à l’amiable au profit d’une indemnisation, après avoir estimé que la fermeture de l’usine n’était pas économiquement justifiée.
« Scandale sanitaire »
Le juge a précisé que ce secteur d’activités affichait « un résultat opérationnel constamment négatif depuis 2008 » . Un argument opposé à celui des plaignants qui voyaient la branche matériaux de friction « largement bénéficiaire » .
Pour Cécile Labrunie : « C’est une victoire et un jugement important dans le scandale de l’amiante. Cette condamnation ouvre les yeux sur les manquements d’Honeywell sur le site de Condé-sur-Noireau ».
Mais pour l’avocate néanmoins : « Il y a une déception sur le montant des indemnisations. De manière générale, on peut s’apercevoir qu’il y a une baisse des dédommagements des salariés exposés à l’amiante. Cela montre une certaine banalisation, pour- tant c’est un scandale sanitaire. L’amiante est loin d’être un débat du passé. De nombreux ex-salariés sont atteints de pathologies bénines et certains de cancers à cause de cet agent ».