Marine se bat contre l’endométriose
À 23 ans et derrière son joli sourire, Marine Lecacheur cache un mal-être. Elle souffre d’un trouble gynécologique qui touche 5 à 10 % des femmes âgées entre 25 et 40 ans, l’endométriose.
Marine Lecacheur, petit bout de femme de 23 ans, sourire aux lèvres et yeux pétillants cache pourtant un mal-être dû à une maladie peu connue mais que 5 à 10 % des femmes âgées entre 25 et 40 ans sont porteuses.
Cette maladie qui ronge peu à peu les organes digestifs et reproducteurs s’appelle l’endométriose.
Infertilité
« C’est un trouble gynécologique qui figure parmi les plus fréquents et qui touche les femmes en âge de procréer. » 20 à 30 % de ces femmes sont déclarées infertiles mais dans plusieurs cas l’endométriose ne s’accompagne d’aucune douleur et n’a pas d’impact sur la fertilité. La jeune femme, prothésiste ongulaire, à son compte a choisi de livrer un combat afin de mieux accepter et faire connaître sa maladie.
« J’ai toujours eu des règles très douloureuses. On m’a diagnostiquée atteinte de la maladie il y a un an après avoir visité plusieurs médecins qui n’ont pas su le faire avant. Je me rappellerai ce moment, où, la veille de Noël dernier, j’ai été accueillie au CHU de Rouen par le Pr Roman, mon sauveur. »
Des dégâts irréversibles
Mais quel ne fut pas le choc lorsqu’il lui annonce à l’issue d’une batterie d’examens, que ses organes digestifs et reproducteurs sont si atteints que les dégâts causés resteront probablement irréversibles et que la pose d’un stomie, cette déviation chirurgicale d’un conduit naturel, est indispensable à sa survie.
« Je suis au 4e stade de l’évolution de la maladie, le dernier. Je me suis effondrée lorsqu’il m’a annoncé qu’il fallait que je me fasse stomiser. Les spécialistes ne savent pas encore me dire si un jour je pourrai avoir des enfants et, à l’heure actuelle, je suis ménopausée par médicaments. »
Le 1er février, Marine est opé- rée d’urgence à la polyclinique du Parc par le Dr Philipart. Va s’en suivre alors une longue période de dépression de 6 mois durant laquelle la jeune femme ne croira plus en rien.
À ses côtés, sa famille, ses amis mais surtout son compagnon, Renaud, la soutiennent.
« Heureusement qu’ils étaient tous auprès de moi pour m’aider à remonter la pente. Cela fait 2 ans que je suis en couple avec mon compagnon et il ne m’a pas abandonnée. C’est une période très difficile à vivre pour un couple car il y a énormément de sacrifices à faire et notamment s’abstenir de rapports. Je ne les remercierai jamais assez », explique-t-elle en sanglotant.
L’espoir
Vendredi 16 septembre, Marine s’est rendue au CHU de Rouen pour réaliser un IRM. L’estomac noué de peur. « C’est le 6e examen en 8 mois ! » Pourtant, les médecins ont entrevu un espoir à l’analyse des résultats : « ils m’ont annoncé que je n’avais plus de fistules visibles [des cavités communiquant ensemble au niveau des organes digestifs et qui ne doivent pas l’être, NDLR]. Je retrouve enfin l’espoir de pouvoir peut-être avoir un enfant mais tout cela reste encore à confirmer par le chirurgien le 3 octobre » .
Marine a créé une page Facebook et a été contactée par André Blet, maire de Magny-enBessin, pour organiser un grand rassemblement de femmes atteintes de la maladie. Il aura lieu dimanche 27 novembre.
L’endométriose reste encore une maladie méconnue à ce jour dont plusieurs milliers de femmes sont atteintes dont l’actrice française Laëtitia Milot, marraine de l’association Endofrance.