La Voix - Le Bocage

13 000 Virois sans eau potable

Entre mardi 4 et mercredi 5 octobre, l’eau courante a été jugée impropre à la consommati­on pour 13 000 habitants de Vire-Normandie. Origines de la pollution, distributi­on d’eau minérale et communicat­ion à la population. La crise a duré 24 heures.

- F.H.

La pollution a démarré dans la nuit de lundi à mardi, dans le cours d’eau de la Virène, qui alimente l’usine d’eau de Canvie, près de l’actuelle déchetteri­e viroise.

Quels risques ?

De l’ammonium, via du lisier de vaches, a contaminé l’eau destinée à la consommati­on courante. Une substance « qui empêche le chlore d’agir et d’éviter une pollution bactérienn­e » , a expliqué mardi Romain Lefoyer, directeur du service des eaux de Vire-Normandie. Service qui avait constaté des pics de pollution dès le début de la nuit précédente. « Nous avons mené l’enquête dans la nuit. Le matin, au retour des analyses, on a constaté que cela perdurait dans le temps. Nous avons donné l’alerte vers 10 h » .

Cette éventuelle proliférat­ion de bactéries pouvait-elle s’avé- rer dangereuse pour la santé ? « Toutes sortes de bactéries peuvent se développer. On voulait éviter que des bactéries mauvaises touchent le consommate­ur » a précisé Romain Lefoyer, mecredi. « C’est un principe de précaution » , a insisté, de son côté, la mairie.

Fin d’alerte depuis mercredi

L’alerte a été levée mercredi matin après des relevés de chlore à différents points de la ville. « Nous avons réussi à résorber l’arrivée d’ammonium et nous parvenons à maintenir le taux de chlore » , annonçait mercredi Romain Lefoyer. « La source de pollution est tarie. Nous sommes également intervenus au niveau de l’usine en prenant de l’eau sur la réserve de la Dathée, non polluée » .

Reste cependant l’odeur. « Il y a un risque de forte odeur de chlore qui peut perdurer jusqu’à la fin de semaine » . Le reste des bouteilles mobilisées (27 palettes pour la mairie de Vire pour la seule fin de journée de mardi), est encore disponible pour ceux qui ne supportera­ient pas le chlore. Car la grande distributi­on a « vidé ses stocks »

« Encore une odeur de chlore »

pour répondre au besoin de la mairie, qui distribuai­t des bouteilles depuis mardi.

Quelle communicat­ion ?

La consigne était claire dès mardi midi : ne pas consommer d’eau, se brosser les dents avec ou laver des aliments. Mais 13 000 habitants étaient concernés à Vire, Saint-Germain-de-Tallevende, Vaudry et Roullours. Et l’informatio­n est-elle parvenue aux oreilles de tous ? La presse a été prévenue, des coups de fils ont été passés, notamment dans les écoles et établissem­ents de santé. « Nous avons essayé de prendre les meilleures mesures possibles » , s’est défendu le maire, Marc Andreu Sabater, mercredi. Il fallait également répondre aux demandes des profession­nels, notamment des métiers de bouche.

« Nous avons essayé de faire le maximum pour informer, expliquer. La difficulté de la communicat­ion dans ce genre de crise, c’est de savoir quelle informatio­n l’on donne. Il fallait réunir les services concernés et donner des informatio­ns viables. » Des conférence­s téléphoniq­ues ont été menées durant la crise entre les services de l’Etat, notamment l’Agence régionale de santé et les élus locaux.

D’autres habitants, quant à eux, estiment avoir été alarmés pour rien. « Il y avait peu de risques en définitive le temps de l’alerte, même si on ne peut pas le garantir » , indique Romain Lefoyer. « On a entendu qu’il y avait eu beaucoup de bruits pour rien mais on a fait notre boulot. Tout ce que l’on fait au quotidien pour garantir la qualité de l’eau, c’est un travail gigantesqu­e » .

Quelle responsabi­lité pour l’agriculteu­r ?

« La pollution est bien agricole » , indiquait mercredi Romain Lefoyer. Une pollution qui a été repérée en remontant la rivière. Elle ne serait « pas volontaire. Ce n’est pas de la malveillan­ce, c’est plutôt un dysfonctio­nnement. Nous essayons de voir aujourd’hui comment éviter que cela se reproduise » .

Quel coût pour la collectivi­té ? Quelles compensati­ons ? Quelle suite à donner ? « C’est trop tôt pour en parler aujourd’hui » , indique le maire. Une enquête de la police de l’eau était toujours en cours, mercredi 5 octobre.

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 ??  ?? L’eau était devenue une denrée rare, mardi, à Vire. Dans les rayons des supermarch­és, l’eau plate a eu du succès (à gauche, la jeune Clara qui repart avec une bouteille) et à la mairie, les agents étaient mobilisés pour donner une bouteille d’1,5 l à...
L’eau était devenue une denrée rare, mardi, à Vire. Dans les rayons des supermarch­és, l’eau plate a eu du succès (à gauche, la jeune Clara qui repart avec une bouteille) et à la mairie, les agents étaient mobilisés pour donner une bouteille d’1,5 l à...
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Un véhicule avec hygiaphone­s annonçait la levée des restrictio­ns d’eau, mercredi dans les rues de Vire.

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