Leur maison prend l’eau
Fatigué de la ville, Dominique Lebouteiller a quitté Mondeville pour une jolie longère à Cahagnes. Seul hic : l’eau inonde sa propriété… à chaque averse.
Un vaste terrain à la campagne et une longère restaurée à la décoration soignée, la petite famille a tout pour être heureuse. À un détail près.
« Dès qu’il pleut, l’eau s’écoule de la route, jusque chez nous. Elle a même inondé une partie de la salle » , commentent Dominique Lebouteiller et sa compagne, Valérie Fouilard. Depuis avril 2013, le couple âgé de 51 et 46 ans et leur fille de 11 ans habitent Cahagnes, au lieu-dit Le Temple.
Sur place, le constat est rapide à faire. Leur habitation est en dessous du niveau de la route. « On est en contrebas. » Pire, la chaussée légèrement bombée précipite l’eau dans sa cour. « On appréhende chaque averse. On est dans un étau ; l’eau tourne autour de la maison. »
L’agence a fermé
Depuis leur installation, le couple multiplie les actions pour tenter de sortir la tête de l’eau. « Nous ne pouvons pas nous retourner contre l’agence immobilière car elle a fermé dans le même temps » , détaille Dominique Lebouteiller qui ajoute : « Les anciens propriétaires ignoraient le problème car, avant nous, personne n’avait jamais habité le bâtiment. C’était une grange. »
Interpellé à de nombreuses reprises, Marc Bonnevalle, maire de la commune, s’appuie sur le rapport des experts : « la municipalité et l’intercommunalité n’ont aucune responsabilité dans cette affaire-là » .
La solution : un caniveau ?
« On a cherché à savoir si des directives allaient être prises » , continu Dominique Lebouteiller. « Il dit toujours oui mais il ne se passe rien. Devant le médiateur, il s’est engagé à nous aider… » En octobre 2014, un devis estimé à 2 930,40 € arrive finalement sur la table du conseil municipal. « C’était le coût de l’aménagement d’un caniveau de 44 m de longueur. » Une demande que les élus refuseront à l’unanimité.
Sans solution, le couple tâche depuis de mettre leur maison hors d’eau. « On a fait drainer tout un côté. Le terrassement nous a coûté entre 11 000 et 12 000 € » , chiffre-t-il. Un mur de soutènement vient également de sortir de terre. Pourtant, le riverain n’en démord pas : « L’aménagement d’un caniveau réglerait tout » .
Un souci financier ? il n’y croit pas. « Il y a quand même du budget. Ils ont goudronné une route accédant à une ferme… mais c’est celle d’un conseiller… Ça doit être à la tête du client. »
De son côté, le maire souligne les « modifications importantes du terrain » . « Il a fait un très gros décaissement. Pour ce qui est de la rigole, c’est très dangereux ; c’est en bord de route. Il y a un sévère problème de sécurité. »
Photos à l’appui, le riverain se défend : « On nous reproche d’avoir décaissé le terrain sauf, qu’à l’inverse, on a ramené 60 camions de terre ».
« À Cahagnes, on n’est pas les bienvenus » , lâche enfin celui qui n’utilise plus son chauffage au sol de peur qu’il ne disjoncte. « De toute façon, on ne pourra pas vivre éternellement comme ça. Tout l’investissement part pour ça… On a fait ce qu’ils demandaient, les drains, les murs de soutènement… » Des aménagements qui, pour l’heure, déplacent seulement le problème.
« On n’est pas les bienvenus »