Une nounou devient « mère poule » à Burcy
Après avoir été nourrice durant 7 ans, Alexandra Boursin a réalisé son rêve de jeunesse. Aujourd’hui, elle élève, avec son frère, des poulets labellisés. Une reconversion réussie.
Depuis l’âge de 20 ans, Alexandra envisage d’élever des poulets. Le parcours lui semble pourtant difficile ; elle abandonne son projet. Après avoir obtenu son brevet d’études professionnelles (BEP) Bio services, une qualification en restauration de collectivités, la jeune femme souhaite devenir nourrice à domicile. Cette envie se concrétise et reçoit son agrément en 2000.
Alexandra Boursin prendra soins des enfants et nourrissons pendant près de 7 ans, ellemême maman d’un fils, Gatien, et d’une fille, Audrey.
Mais son premier projet ressurgit. En 2007, elle reprend ses études pour obtenir un BP Réa, ce brevet professionnel responsable d’exploitation agricole qui va lui permettre d’aboutir à son rêve.
En raison de la retraite de leurs parents, en 2010, Alexandra et son frère Aurélien ont l’opportunité de reprendre l’exploitation familiale située à Burcy. Ils se lancent ensemble pour apprécier les joies de la nature… La construction de deux bâtiments de 400 m² chacun pouvant accueillir 8 600 poulets au total est en route. « Notre choix s’est porté sur le poulet de chair, le plus demandé à la consommation », assurent les nouveaux éleveurs. « Et notre désir d’orientation vers le Label rouge, entre autres, est celui qui nous correspondait le mieux. »
Des contrôles réguliers, un cahier des charges à respecter, des contraintes dont Aurélien et Alexandra ont bien conscience.
Et les poulets, ils arrivent quand ? La vie de ces derniers commence à un jour, dans cet élevage. Une partie chauffée leur est réservée pour le démarrage pendant quatre à cinq semaines. À six semaines, ils sortent tous les jours et sont rentrés le soir à la tombée de la nuit dans la structure qui est placée sous vidéosurveillance. Ils partiront à 12 semaines pour obtenir une viande tendre.
« À leur sortie, la totalité des poulets représentent environ 20 tonnes de poids vif. Leur nourriture s’évalue à près de 30 tonnes d’aliments 100 % végétaux essentiellement blé, maïs et minéraux », argumente l’éleveuse. La vente ne s’adresse pas aux particuliers, elle est destinée au groupement qui les commercialise sous l’appellation Gamme fermière Label rouge.
30 tonnes d’aliments 7 jours sur 7
Et si on parlait du travail fourni… « Huit heures par jour, 7 jours sur 7 » , sourit Alexandra qui ne regrette pas son choix malgré un contexte difficile. « Pour moi, c’est un gain plus juste par rapport au lait, l’élevage des volailles est indexé. » Son frère Aurélien, père de deux enfants, Enzo et Anaïs, s’occupe d’avantage du bétail et des céréales. Alexandra peut compter sur lui, il n’est jamais bien loin… De plus, l’éleveuse porte aussi la casquette d’agricultrice car la traite des vaches laitières lui est réservée. Tout ce petit monde la connaît bien et pour prévenir de son arrivée, elle n’oublie jamais de frapper à la porte de ses poulaillers.