La Voix - Le Bocage

Le collectif alerte la population

Le collectif Touche pas à ma santé, à mon hosto souhaite alerter la population du Bocage sur l’évolution du dispositif local de santé, qu’il juge inquiétant. Il propose de créer un comité de réflexion sur l’avenir des soins.

- I.I.

La création du groupement hospitalie­r de territoire (GHT) qui rassemble les hôpitaux de Vire, Flers, La Ferté-Macé et Domfront, dit le groupement des Collines de Normandie, ne fait pas du tout rêver les représenta­nts du collectif santé de Vire. C’est plutôt tout le contraire. Des craintes qu’ils souhaitent partager avec la population afin de couper court, selon eux, à la résignatio­n populaire voire des politiques locaux. « Sans la volonté politique on ne peut rien et on sait que le maire de Vire a décidé d’aller dans le sens de l’agence régionale de santé, mais c’est son rôle de taper du poing sur la table, alors que lui ouvre le parapluie. Il pourrait au moins dire qu’il n’est pas d’accord comme le maire de Carhaix qui a sauvé sa maternité » , explique Roseline Leverrier.

Pour le collectif, la coopératio­n qui se prépare doit éviter les doublons de services d’un établissem­ent à l’autre, « c’est ce qui est inquiétant. On risque de tout avoir à Flers sachant que les médecins sont déjà sollicités pour aller là- bas. Après, on dira qu’il n’y a pas assez de médecins à Vire. On se dirige vers l’orientatio­n gériatriqu­e qui a déjà été privilégié­e avec la mise en place du service d’hospitalis­ation à domicile à Vire » . La direction par intérim de l’hôpital de Vire mise en place au printemps dernier n’est pas non plus un bon signe pour eux.

Plus globalemen­t, le collectif estime que c’est l’ensemble du dispositif de soins de proximité qui est touché. « Ça n’est pas au patient de se déplacer mais le contraire. L’argument économique n’est pas le bon. À l’époque de la fermeture de la maternité, on nous disait que ce service plombait les finances de l’hôpital mais depuis qu’il a été fermé, on n’a pas fait d’économie. Pourquoi fallait-il toucher à quelque chose qui fonctionna­it bien ? ».

Et le diagnostic n’est pas plus optimiste lorsqu’il s’agit d’évoquer le regroupeme­nt des urgences à la clinique de Vire. « On sait très bien que ce qui a été fait ailleurs sur ce modèle ne fonctionne pas ».

Du court terme

« De même que si on crée les urgences mais sans les bons services de soins à côté, ça ne sert à rien. On risque de se retrouver avec un service surdimensi­onné comme c’est le cas pour le pôle mère-enfant de Flers qui n’enregistre pas autant d’actes que prévus. On est vraiment dans la gestion à court terme et à long terme on nous dira que les urgences doivent devenir un centre de premiers soins comme à Aunay-sur-Odon » .

Le collectif aborde la problémati­que de l’attractivi­té du territoire. « Les écoles se vident, si on veut attirer des familles mais aussi des cadres, il faut des services de soins » .

Plus que des solutions, le collectif souhaite apporter sa réflexion, pour informer, interpelle­r et lancer le débat. Il sera présent sur le marché de Vire ce vendredi 14 octobre. « Bien sûr qu’on peut faire autrement. Nous proposons la création d’un comité pour réfléchir sur l’offre locale de santé » . Un appel donc à la mobilisati­on citoyenne.

L’argument économique

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Le collectif sera présent sur le marché de Vire ce vendredi 14 octobre.

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