Pour une haie, il assène un coup de fourche à son voisin
Il comparaissait mercredi 5 octobre devant le tribunal de grande instance de Caen. La raison : des faits de violence commis à Bernièresle-Patry au cours d’un différend entre voisins. Une de ces histoires où chacun se dispute la tonte de la haie. Visiblement, Jean-Yves* taille d’une façon qui ne plaît pas à la victime et vice-versa.
Le 25 juillet 2016, vers 16 h, le prévenu âgé de 52 ans tondait sa haie lorsqu’il surprend son voisin, téléphone portable à la main, qui le filmait. Un comportement qui n’est pas du goût de Jean-Yves. Ce dernier s’empare de sa fourche et assène, avec le manche, un coup dans la main de son voisin pour qu’il lâche son téléphone.
La victime se serait alors baissée pour ramasser son portable et déclare avoir reçu « un deuxième coup de fourche sur la tête » . Des déclarations corroborées par la vidéo dans laquelle, selon le Parquet, « on entend la victime pousser un aïe au moment de ramasser son téléphone » .
« Il a essayé de m’intimider, j’ai saigné de la main et j’ai une plaie profonde qui n’a pas pu être suturée » , a déclaré la victime qui fera appel aux gendarmes. Il présente un certificat médical faisant état d’un jour d’incapacité de travail et sollicite la somme de 2 000 € au titre du préjudice corporel et 1 000 € au titre du préjudice moral ainsi que 500 € pour frais de justice. JeanYves, lui, nie le coup sur la tête.
Virulent et injurieux
Le lendemain, à 14 h 45, les gendarmes se sont présentés au domicile du prévenu mais celuici se serait rebellé. « On lui a expliqué gentiment qu’on venait le chercher pour s’expliquer mais il n’entendait rien et s’est montré tout de suite virulent et injurieux. Il n’y avait pas d’autres moyens de l’arrêter à part le plaquer avec la table surtout lorsqu’un camarade est menacé avec une chaise », déclare l’un des deux gendarmes qui s’est porté partie civile. Jean-Yves parle d’une violente intervention de sept gendarmes à son domicile qui lui auraient tout cassé même s’il reconnaît les avoir outragés et résisté à l’interpellation.
Des armes
Lors de la perquisition, des armes seront retrouvées chez lui, « des armes de chasse de famille » , selon ses dires. « C’est la faute de tout le monde, sauf sa faute. La victime était chez elle en limite de propriété et, s’il prenait des photos, c’est pour dégager sa responsabilité le moment venu. Depuis 6 ans, il ne veut pas admettre la présence de la victime », indique l’avocat de la victime. « Il utilise la violence pour s’adresser aux gens qui le dérangent. »
Au regard du casier judiciaire qui fait état d’une mention pour violence en 2014 pour les mêmes faits et eu égard à la gravité des faits, le Parquet requiert à l’encontre de Jean-Yves l’interdiction d’entrer en contact avec son voisin ainsi qu’une peine de 8 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve avec notamment les obligations de soins et d’indemniser les victimes.
Pour l’avocat de la défense, Me Gué, « il était en colère parce qu’il était chez lui sur son chemin qui borde la propriété de la mère de la victime et celui-ci le filme. Il le provoque et a un comportement détestable. Il cherchait à le pousser à la faute alors que filmer sur une propriété privée est un délit » . Me Gué précise que la victime a également été condamnée en 2013 pour des violences sur Jean-Yves.
4 mois avec sursis
Finalement, l’homme écopera d’une peine de 4 mois de prison avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve pendant 2 ans, de l’interdiction de détenir une arme et d’entrer en contact avec sa victime. Cette dernière devra par ailleurs être indemnisée.
*Ce prénom a été modifié
« Il a essayé de m’intimider »