La Voix - Le Bocage

Le calme après la tempête

C’était une semaine dense pour le service des eaux de Vire-Normandie, suite à la pollution de la Virène du 4 octobre. En plus du travail technique, diverses procédures ont été entamées pour déterminer la responsabi­lité de cette pollution.

- F.H.

L’usine d’eau de Canvie a retrouvé sa quiétude habituelle même si la semaine a été mouvementé­e pour les services des eaux de la ville, suite au principe de précaution mis en place le mardi 4 octobre. L’ammonium retrouvé dans l’eau avait déclenché une restrictio­n de la consommati­on d’eau pour 13 000 habitants durant 24 heures. Du chlore avait été injecté en grande quantité pour remédier au problème.

Dans la plupart des restaurant­s de Vire, les packs d’eau étaient toujours de mise en début de semaine. Même si l’eau était propre à la consommati­on, l’odeur de chlore était encore présente, lundi, au robinet virois. « En principe, la situation est revenue à la normale » , indiquait, mercredi, Joël Droullon, élu de Vire-Normandie en charge de l’eau. « Certains secteurs en bout de canalisati­ons où il y a très peu de tirage d’eau peuvent encore subir cette odeur » .

« Des pollutions toute l’année »

Des purges ont été effectuées à plusieurs endroits de la ville pour évacuer les traces de pollution, notamment à l’hôpital. Les réservoirs d’eau qui alimentent la ville ont également été vidangés.

« Dès le mardi après-midi, jour de la pollution, nous avions une tendance qui était bonne » , explique Romain Lefoyer, directeur du service des eaux. Des capteurs ont fait le travail, le soir de la pollution, en annonçant un taux d’ammonium particuliè­rement élevé et une baisse du niveau du chlore. « Il y a quelques années, le personnel faisait une ronde pour vérifier lui-même la qualité de l’eau. »

Le personnel a toutefois été mis fortement à contributi­on depuis la pollution, notamment pour des relevés à travers la ville. « De 200 à 300 relevés de chlore sur la semaine » . Des relevés ont également été effectués chez des particulie­rs se montrant inquiets.

Un travail conséquent, auquel il faut ajouter des coûts : les pertes d’eau liées aux vidanges mais aussi les heures supplément­aires des agents. « Nous commençons seulement à calculer les chiffres à ce propos » , précise Romain Lefoyer. « D’autant que des effectifs en congés sont revenus le temps de la crise. Le personnel a fait preuve de calme et de profession­nalisme » .

Même si ce n’est pas à cette échelle, les pollutions agricoles ne sont pas si rares, selon le profession­nel du service d’eau. « Cela peut nous arriver environ deux à trois fois par an. D’habitude, nous pouvons gérer la situation en basculant d’un réseau à l’autre, de la Vire à la Virène » . Cette fois, le point de captage d’eau sur la Vire était en travaux et l’opération n’a pu être effectuée.

« Le résultat de déjections »

Concernant ce fameux ammonium, « c’est un produit contenu dans n’importe quelle déjection animale » , précise Romain Lefoyer, qui affirme avoir été soutenu par les agriculteu­rs durant la crise.

« Des exploitant­s agricoles m’ont appelé pour m’aider. On travaille ensemble » .

Reste à savoir comment réagir lors d’une telle crise, en cas de nouvelle pollution. « Il faut s’améliorer pour communique­r auprès des abonnés » , avoue Joël Droullon. « On y réfléchit même s’il n’y a pas de moyen idéal de communicat­ion pour prévenir toute une population en une heure… »

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Joël Droullon, élu de Vire-Normandie en charge de l’eau, et Romain Lefoyer, directeur du service des eaux, devant les bassins décanteurs de l’usine d’eau de Canvie.
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Ce sont ces capteurs, qui surveillen­t différents aspects de l’eau, qui ont donné l’alerte, dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 octobre.

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