« On n’est pas dans le bio business »
Avec ses quelque 2 500 m2 d’étals biologiques, Au Fil du bio est un repère pour tout consommateur averti. Jérôme Talvat est installé au Biopôle du Bocage depuis 2003. Il note un essor certain du Bio depuis environ
deux ans : « Il y a une nouvelle clientèle de trentenaires qui vient de tout le grand Ouest pour la jardinerie surtout. Les jeunes sont de plus en plus branchés jardinage : ils aiment à produire eux-mêmes ce qu’ils mangent. Tout ce qui est engrais organiques, alimentation du bétail, blé et mais en vrac fonctionnent de mieux en mieux » .
« Attention à l’évolution du bio »
La clientèle est plutôt variée, « la classe moyenne, de 30 à 70 ans ». Si Jérôme Talvat note une prise de conscience de plus en plus signifiante des consommateurs pour l’environnement et l’agriculture, il met toutefois
en garde : « Je pense qu’il faut faire attention à l’évolution du bio et de son cahier des charges. Il faut être vigilant à ne pas tomber dans les
mêmes travers que l’industrie agroalimentaire non bio » . En 2012, le cahier des charges bio s’est allégé, énonçant ainsi dorénavant certaines tolérances.
« Pour moi, le bio ne s’arrête pas à l’alimentaire mais c’est davantage une vision globale de l’homme en général et de ses activités. Le principal, c’est la sensibilisation, nous faisons un gros travail là-dessus par les échanges et les manifestations organisées avec l’association Halte’Air Idées. »
Un marché prisé
Si l’essor du bio est certain, il
avoue toutefois qu’ « internet a fait mal : aujourd’hui, les magasins spécialisés représentent 1/3 du marché, les grandes surfaces 1/3 et internet et la vente directe du producteur au consommateur, un tiers également. » Mais l’épicier se refuse à tomber dans les travers d’un certain capitalisme marchand qu’il conteste : « On n’est pas dans le bio business ».