La Voix - Le Bocage

Cambriolag­e à Vire : la bijoutière témoigne

Le fait divers avait fait parler, dans les rues de Vire. Un mois après le cambriolag­e d’Au Fond de la cour, Véronique Bernard, gérante de la bijouterie, lève le rideau. Toujours choquée mais plus optimiste que jamais.

- Audrey Chevallier

La boutique est encore sans dessus dessous mais la gérante l’assure : « Je rouvre mardi, peut-être samedi, mais ça risque d’être un peu juste » .

Depuis quinze jours, Véronique Bernard choisi, enregistre, étiquette et range ses nouveaux bijoux. Objectif : remplir à nouveau les vitrines de verre vidées il y a un mois. Dans la nuit de mercredi 14 à jeudi 15 septembre, la bijouterie Au Fond de la cour, située 24, rue Saulnerie, à VireNorman­die, a été la cible des cambrioleu­rs.

En l’absence de système d’alarme ou de vidéosurve­illance, les voleurs s’étaient emparés de 95 % des pièces exposées. La gérante avait dé- couvert l’effraction le lendemain matin, alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir le magasin.

3 000 bijoux et 250 000 € de chiffre d’affaires potentiel qui s’envolent. « Cinq ans de boulot qui disparaiss­ent en une nuit » , témoigne Véronique Bernard, encore sous le choc. « Je ne pensais pas qu’on pouvait vider une boutique comme ça, presque intégra- lement. »

Pourtant, c’est le sourire aux lèvres qu’elle s’apprête à lever le rideau, après plus d’un mois de fermeture. À temps pour les festivités de Noël. « J’ai été bien défendue par mon assureur et ça m’a permis de repartir vite. Il ne fallait absolument pas rater les fêtes. » Soutenue par ses « copains du Lions club » , comme elle les appelle, ses amis et sa famille, la commerçant­e de 59 ans a décidé de rouvrir. « J’ai trouvé une grande solidarité entre commerçant­s. Je me suis posé la question : est-ce que j’arrête ? Est-ce que je refais du stock ? J’aime ce que je fais, j’aime le contact. » Il faut dire qu’elle y a déjà consacré 30 ans de sa vie, d’abord en Seine-Maritime puis à Vire, rue Saulnerie.

Alarme et détecteurs de mouvements

Si, en septembre dernier, les malfaiteur­s avaient pu pénétrer dans le magasin après avoir forcé la porte arrière, la commerçant­e a aujourd’hui pris ses dispositio­ns. « Une alarme a été installée mais aussi des détecteurs de mouvements avec des capteurs un peu partout. » Une double porte, à l’arrière de la boutique, va aussi être posée.

Réouvertur­e mardi

« Si vraiment ils veulent entrer, ils pourront toujours. On écarte les petits malfrats et l’objectif, c’est de retarder au maximum les profession­nels pour qu’ils en prennent le moins possible » , narre-t-elle lucide. « Quand on a ouvert, il y a 5 ans, on ne vendait que des bijoux fantaisie, des objets de créateurs. Peu à peu, on a évolué en vendant de l’or, de l’argent, on n’a pas fait gaffe. On pense que ça n’arrive qu’aux autres. »

Quand elle repense à ce qui lui est arrivé, Véronique Bernard confie n’avoir aucune « hargne » . « Ça reste flou. » Optimiste, elle s’estimerait presque chanceuse : « Ce n’est pas une attaque à main armée ; ça aurait été beaucoup plus traumatisa­nt » .

Alors que les investigat­ions se poursuiven­t, la bijoutière, elle, aspire à retrouver sa clientèle qu’elle a tenté de rassurer comme elle peut grâce à de petits mots, collés sur la vitrine. Comme pour leur dire : « je pense à vous ».

« J’espère que mes efforts vont porter leurs fruits » , note- t- elle doucement avant d’ajouter : « Tous les objets qui m’avaient été confiés pour des réparation­s étaient au coffre. Lui n’a pas été touché » .

Dès mardi donc, colliers, bagues et autres montres brilleront de nouveau dans les vitrines, comme Véronique Bernard derrière son comptoir, face à ses clients.

« 5 ans de boulot qui disparaît »

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 ??  ?? Un peu plus d’un mois après le cambriolag­e, la bijouterie Au fond de la cour, située 24, rue Saulnerie, à Vire-Normandie, va rouvrir ses portes grâce à la volonté de sa gérante, Véronique Bernard.
Un peu plus d’un mois après le cambriolag­e, la bijouterie Au fond de la cour, située 24, rue Saulnerie, à Vire-Normandie, va rouvrir ses portes grâce à la volonté de sa gérante, Véronique Bernard.

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