Vire : l’écluse en question
La Vire doit être rendue à la nature. Un challenge inattendu et compliqué pour la Ville qui a eu recours à une transaction pénale. Explications.
Vire. Le point a été abordé à la fin de la réunion de conseil municipal ce lundi soir. Le maire a expliqué ce dossier visiblement complexe à la demande de Roland Béras. Il faut savoir qu’il y a quelques années, Vire a procédé au curage de l’écluse de Vire. Un travail qui n’a pas été conforme à la réglementation entraînant l’établissement d’un procès-verbal et d’une amende de 20 000 €. « C’est un dossier dont nous avons pris connaissance en début de mandat » , confirme Marc Andreu Sabater.
A l’issue d’une transaction pénale menée par la collectivité, celle-ci s’est engagée à financer une étude sur la continuité écologique de la Vire. La semaine dernière, les premiers scénarios conçus dans cette étude ont été rendus. « Nous n’avons pas arbitré » , a expliqué le maire immédiatement.
Car le sujet est complexe. En effet, l’idée est de rendre à la Vire sa continuité écologique. Comprendre : il faut limiter les installations qui entravent le déplacement des poissons et notamment des anguilles.
« Intérêt patrimonial et écologique »
Or à côté de l’écluse, Serge Poisson, retraité d’ERDF, a passé des années à construire une mini-centrale hydroélectrique. Sa turbine qui permet de produire de l’électricité et qui a nécessité un investissement de plus de 200 000 € serait donc menacée de disparition.
« Mon souhait est de répondre aux exigences légales et de permettre à Serge Poisson de continuer son projet. Il a un intérêt patrimonial et pédagogique indéniable » ,a toutefois précisé le maire ne cachant le paradoxe auquel il doit faire face. Car s’il faut rendre son caractère naturel à la Vire, le projet de Serge Poisson qui permet de produire une énergie propre pour 160 foyers est lui aussi particulièrement écologique.
« Nous sommes confrontés à de l’écologie extrémiste » , confie la femme de Serge Poisson. L’autre enjeu de ce dossier est la conservation du plan d’eau. « Je pense que les Virois y sont attachés » , continue le maire.
Pour l’heure, le premier magistrat ne souhaite pas dévoiler le projet plus avant. « Nous allons rencontrer les usagers avant et travailler dans la concertation » . Il se veut rassurant, « je pense qu’il y a une solution qui répond à toutes les contraintes, mais clairement nous n’avions pas d’enveloppe budgétaire pour ce dossier et le niveau des aides financières de l’agence de l’eau sera directement lié à la mise en place de la continuité écologique » .
Réponse en fin d’année.