Oui, elle a bien fait !

Après En travaux, Pauline Sales signe avec J’ai bien fait ? sa seconde mise en scène d’un de ses propres textes. Une pièce subtile à l’écriture fine, intelligente, audacieuse, où rien ne semble avoir été laissé au hasard.

Il aurait pourtant été aisé de tomber dans les méandres d’un sujet déjà maintes et maintes fois évoqué au théâtre et au cinéma : la crise de la quarantaine. Certains ont toutefois réussi à dépeindre, avec brio, les tourments qui se mettent, un jour, à agiter tout un chacun, à l’instar, d’un Alain Resnais (pour ne citer que lui) dans On connaît la chanson. Mais ici, si Valentine semble être en pleine crise de la quarantaine c’est un mal beaucoup plus profond qui semble la ronger, un mal-être qui questionne sa vie, mais également la société, son époque, le monde.

À travers le personnage de Valentine, Pauline Sales interroge avec intelligence et subtilité le sens de son existence, de l’existence.

Rien de trop dans cette mise en scène sobre et épurée, au décor ascétique, qui pousse le spectateur à une réflexion introspective sur fond de dialogues tantôt légers tantôt percutants, si bien qu’on passe aisément et vertigineusement du rire aux larmes. Tout y est juste et précis. Toute l’attention du spectateur est portée sur les comédiens.

Les comédiens sont incroyables de justesse, ils ne jouent pas, ils sont vrais, dans le moment présent, ne faisant qu’un avec leurs personnages. Remarquable Hélène Viviès (qui joue Valentine) : à en voir son incroyable jeu, on comprend mieux sa nomination aux Molières dans la catégorie révélation féminine pour son rôle dans la pièce En Travaux, en 2014. Anthony Poupard est criant de vérité, il maîtrise à la perfection son personnage et son espace. La voix puissante et maîtrisée de Gauthier Baillot invite le spectateur à la réflexion. Nul doute que la pièce a de beaux jours devant elle, en tout cas, on lui souhaite !