La stratégie du nouveau patron
Depuis le mois d’octobre, Guy Degrenne est entre les mains de Thomas Mulliez. L’amélioration de la rentabilité de l’entreprise viroise est au coeur des préoccupations. Savoir-faire français et qualité des produits restent primordiaux.
Tout récemment, vous déclareriez quitter une entreprise qui va bien pour une entreprise qui va mal. Cette déclaration est surprenante au regard de l’avis de votre prédécesseur sur le bilan annuel de Guy Degrenne. Qu’en est-il ?
Les résultats de l’entreprise sont publics. Je ne dévoile pas un secret lorsque je dis que Guy Degrenne perd de l’argent depuis 10 ans.
Vous êtes un membre de la famille Mulliez très connue dans le monde des affaires. Il y-a-t-il des perspectives d’achat du groupe ?
Oui je suis un membre éloigné de cette famille, mais non, il n’y a pas du tout ce type de projet.
Des intérimaires n’ont pas été renouvelés, faut-il s’inquiéter pour le reste du personnel ?
Il y a une belle activité à Vire. Je n’ai pas les chiffres en tête sur Vire, mais je sais que le personnel ne baisse pas.
Quelle est aujourd’hui votre démarche au sein de Guy Degrenne ?
Mon objectif aujourd’hui est que Degrenne soit rentable le plus vite possible, mais je suis en cours d’évaluation justement du temps que cela prendra. Nous avons deux leviers pour y parvenir : afficher des objectifs clairs, sans demi-mesure et demi-décisions comme cela pouvait être le cas précédemment. Les ouvriers de Vire sont très impliqués dans leur entreprise et on leur doit un mode de management plus clair et plus transparent. Il faut donner plus d’attractivité à la marque et qu’elle fasse le buzz. Je pense donner plus de moyen à notre service recherche et développement et développer la communication et le marketing.
Il est question de fermer certaines boutiques ?
Nous avons trop de secteurs de distribution et ça crée de la complexité. Nous arrêtons les GMS, les points de ventes dans la petite et la grande distribution, cela brouillait l’image haut de gamme de la marque et nous fermons les boutiques qui perdent de l’argent. Ca n’est pas le cas pour celle de Vire car elle ne perd pas d’argent. Globalement, il faut relancer le trafic dans nos points de ventes. Les gens ne nous connaissent pas.
Nous avons entendu dire que vous auriez perdu le marché de fabrication des bols Vorwek Thermomix ?
Non pas du tout, c’est un client très important pour nous et notamment pour le site virois. Nous allons continuer de développer le côté made in France, c’est la volonté du groupe. C’est un atout pour le développement à l’international. La situation géographique de l’usine à Vire, n’est-elle pas un handicap pour son développement ?
Ici, c’est le berceau de l’entreprise. C’est sûr, on aurait préféré un accès direct à l’autoroute, mais je viens de l’entreprise Linvosges basée à Gérardmer dans les Vosges et c’était bien plus compliqué qu’à Vire. Ici ça n’est pas un problème et nous avons un personnel très engagé, c’est d’autant plus important que nous restions à Vire.
Vous allez suivre l’entreprise de Paris ?
Oui mais je viens à Vire toutes les semaines et sur place dans l’équipe de direction je peux me reposer sur des personnes qui sont de véritables relais.