« Karamazov » : l’événement théâtral de la saison, avec un jeune virois

Le théâtre du Préau accueille une épopée flamboyante de presque 5 h : « Karamazov », d’après « Les Frères Karamazov » de Dostoïevski, dans une mise en scène du directeur du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, le jeune et talentueux Jean Bellorini.

Le metteur en scène Jean Bellorini n’est pas un inconnu du public du théâtre du Préau. Sa mise en scène de « Liliom ou La Vie et la mort d’un vaurien » de Ferenc Molnár, avait fait sensation, lors de l’ouverture de la saison 2015-2016. La saison précédente, sa pétillante mise en scène de « Cupidon est malade », de Pauline Sales, codirectrice du théâtre du Préau, avait été saluée par le public et la critique.

Cette fois-ci, il s’empare de l’ultime chef-d’oeuvre de l’écrivain russe Fédor Dostoïevski : « Les Frères Karamazov » ! Un monument de la littérature mondiale ! Une véritable saga, dans laquelle se croisent récits d’amour, exposés métaphysiques et intrigue policière.

Festival d’Avignon

Raphaël a 11 ans, il est en 5e au collège du Val de Vire. L’année dernière, il a participé à un projet théâtral initié par le théâtre du Préau, en partenariat avec le collège, dans le cadre du festival ado. Le spectacle s’intitulait : « Et maintenant hurlez de joie sur notre champ » , d’après « L’Orestie » d’Eschyle, dans une mise en scène et adaptation d’Anthony Poupard, comédien permanent du Préau. « J’avais eu une expérience théâtrale en CE2 » , révèle Raphaël. « Puis, j’ai vu des spectacles, j’ai trouvé ça sympa ! »

Il se porte donc volontaire pour participer à cette aventure. « Je me suis dit, c’est cool, y’aura un décor, des cos- tumes. Super ! » C’est à l’issue d’une représentation que son destin va basculer ! Jean-Baptiste Pasquier, assistant de Jean Bellorini, est dans les gradins. Il le repère et, rapidement, la proposition lui est faite d’intégrer la troupe pour jouer le rôle d’un enfant de 9 ans dans « Karamazov ». Le spectacle est créé pour le Festival d’Avignon, à la Carrière Boulbon, l’été dernier. « J’étais très excité quand je suis arrivé sur le site. J’ai été présenté à toute la troupe. Hyper sympa ! On a fait un debrief. Puis, j’ai visité les coulisses et on a répété. »

Expérience unique

Il interprète un jeune garçon nommé Ilioucha, atteint d’une maladie, qui est la figure centrale d’une histoire à l’intérieur de cette grande fresque.

« Au début, je suis une demi-heure, seul sur scène. Puis je rentre dans une maison de verre et je fixe le public. Je quitte la scène, puis je reviens pour chanter. Après l’entracte, je ne retourne pas sur le plateau, sauf pour saluer, puisque la loi interdit à un enfant de jouer après minuit. » Ce soir-là, parmi le public se glisseront ses parents, ses grands-parents et sa petite soeur, déjà présents en Avignon !

Une fois le rideau tombé, Raphaël aura vécu « une grande aventure et une expérience unique que je n’oublierai jamais ! » lance-t-il.

Mais pour lui, le théâtre reste un plaisir intense parmi d’autres passions. Les percussions, notamment, et surtout le basket. « Mon grand, grand rêve serait d’être basketteur » , lâche-t-il.