La Voix - Le Bocage

Un projet au point mort

Dynamiser la ville en y créant un événement sportif de grande ampleur. Voilà le projet du pongiste Jimmy Devaux, Virois évoluant au Caen TTC. Un projet qui ne verra finalement pas le jour. En tout cas, pas cette année.

- Laura Baudier

Vire. La section tennis de table de l’USM Vire a fait naître de grands champions à l’instar de Damien Eloi et Jimmy Devaux.

Ce dernier a fait ses armes à l’USM Vire pendant quatre ans (de 7 à 11 ans) avant de se faire rapidement repérer. Il joue dorénavant au Caen TTC. En août dernier, le Virois s’envolait direction les Jeux Olympiques de Rio (Brésil) où il coachait le joueur Mexicain Marcos Madrid. Il n’en oublie pas pour autant sa ville natale, à laquelle il reste très attaché, ni son club formateur.

Lui vient alors l’idée d’organiser une manifestat­ion sportive de haut niveau à Vire avec pour objectif de faire connaître ce sport qu’est le tennis de table grâce à la venue de joueurs profession­nels de Caen et de Rouen : « L’idée était d’organiser un match amical entre Caen et Rouen, en soirée. Un pingtour aurait été programmé l’après-midi, dans le centrevill­e de Vire avec la présence des joueurs profession­nels » , explique Jimmy Devaux.

Le projet nécessitai­t le soutien de bénévoles, l’appui de l’USM Vire Tennis de table et de la municipali­té.

Fin décembre 2016, « tout le monde était ok ! La mairie avait même levé une subvention exceptionn­elle de 3 000 € » , souligne Jimmy Devaux. « De notre côté, nous étions très emballés par ce projet : amener des pointures sportives sur Vire et créer un événement, c’est une très bonne chose pour les habitants, pour les jeunes. On a besoin d’occuper nos jeunes, de proposer des activités à l’ensemble de la population. On trouvait ça très bien. Même au-delà du budget, au niveau de la logistique nous pouvions aider à l’organisati­on de cet événement sportif. Il n’y avait pas de frein de notre côté, bien au contraire » , souligne Philippe Malléon, conseiller municipal délégué aux sports.

Mais voilà maintenant quelques semaines, Jimmy Devaux apprend que le projet ne verrait pas le jour : « Je suis écoeuré. » « Je sais que le président du club virois était d’accord pour organiser cet événement mais ce n’était pas le cas de tous les membres du bureau… La majorité des membres n’avait juste pas envie de s’investir » , déplore le jeune homme. « On a été assez surpris de la fin de nonrecevoi­r. C’est un regret, nous sommes toujours contents quand un club veut dynamiser la ville » , constate Philippe Malléon.

« Un énorme regret »

« C’est un énorme regret pour moi. Certains membres du Bureau, qui en compte neuf, ont eu peur de s’investir dans ce projet. Tout le monde n’était pas contre, quelques-uns étaient prêts à suivre. Trois membres étaient d’accord pour s’investir dans ce projet. C’est dommageabl­e pour la ville, le club » , explique Bruno Lebreton, président de la section Tennis de table de l’USM Vire depuis maintenant dix ans. Il avait déjà organisé un tel événement du temps de Damien Eloi et « ça avait bien fonctionné. » « Je ne peux pas jeter la pierre à ceux qui n’ont pas voulu. On a tous des occupation­s. Certains membres ont eu peur de ne pas avoir assez de temps, d’autres ont dit que ça coûtait trop cher mais nous aurions eu une subvention plus que correcte » , souligne-t-il.

Ce projet avoisinait les quelque 5 000 € dont 3 000 € auraient pu être financés par la mairie. « Le président du club est une personne qui s’implique très fortement, c’est un dirigeant de qualité qui ne compte pas ses heures » , tient à souligner Philippe Malléon.

« Je ne vais pas lâcher l’affaire »

Mais Jimmy Devaux croit toujours en son projet : « Je ne vais pas lâcher l’affaire comme ça. C’est trop tard pour cette année mais je retenterai l’an prochain ! Vire c’est mon club formateur, j’y suis attaché. Mais je ne passerais pas par le club si c’est toujours la même chose. »

Du côté de la municipali­té de Vire, il semble difficile d’organiser un tel événement sans l’implicatio­n des clubs concernés : « Il n’y a pas d’intérêt si les clubs ne s’emparent pas d’un tel événement, c’est quelque chose qui ne peut pas se faire sans leur implicatio­n. Même au niveau des détails techniques, ce serait compliqué pour nous. Cette manifestat­ion nous passe sous le nez mais nous espérons qu’il y ait d’autres projets qui puissent voir le jour. Nous sommes ouverts aux propositio­ns » , souligne l’élu en charge des sports.

Le projet tombe à l’eau

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L’organisati­on d’un ping-tour, entouré de sportifs profession­nels, est actuelleme­nt obsolète (Photo d’archives).

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