Le festival Beauregard perd 50 000 € de subvention
Alors que la mairie d’Hérouville vient d’annoncer qu’elle baissait de 50 000 € sa subvention au festival Beauregard, son directeur Paul Langeois met en garde.
Etiez-vous au courant de cette baisse de subvention ?
Je l’ai su avant son annonce officielle lors du conseil munici- pal du lundi 6 mars. Mais pas si longtemps avant. J’aurais aimé que nous puissions discuter, afin d’échelonner peut-être la baisse ou de réfléchir à d’autres manières pour la Ville de nous donner un coup de main. Cette décision me désole bien sûr mais sincèrement je la comprends. J’ai bien conscience que pour une ville de cette taille, on parle d’une somme très importante. Après, évidemment, ramené au budget du festival qui est aujourd’hui de 3,8 millions d’euros, ce n’est évidemment pas une coupe dramatique.
Vous êtes le directeur d’un festival autofinancé à plus de
97 %, est-ce un choix ?
Non, bien sûr que non. Aujourd’hui, nous recevons 90 000 euros de subventions des collectivités locales (Ville, Département, Région). Cela représente 2,3 % du budget du festival. Autrement dit c’est presque ridicule. Ce que je déplore, c’est que la Région ou le Département ne semblent pas comprendre ce que peut leur apporter le festival Beauregard. Ce sont des dizaines de milliers de personnes qui viennent pour l’occasion découvrir notre coin de Normandie. Et puis les visiteurs consomment sur place, c’est bon pour l’éco- nomie locale. Et en tant qu’organisateurs, nous avons toujours été très vigilants à nous fournir localement, à faire bosser les entreprises du coin. Chaque année, c’est près de 1,5 million d’euros que nous investissons dans l’économie locale. Alors 90 000 € de subventions en échange de tout cela, franchement…
Quelle conséquence directe la baisse de subvention va avoir sur les prochaines éditions ?
Je ne peux pas dire qu’il va y avoir un impact terrible. Mais quand on me dit par exemple que ce serait bien de baisser le prix des places, d’ouvrir plus le festival à tel ou tel public, clairement, dans ces conditions, ce n’est pas possible.
Le festival Beauregard pourrait-il être en danger ?
Oui, évidemment. Vous savez, c’est un événement fragile. Parce que nous ne pouvons compter – presque – que sur nous, moi j’ai parfois l’impression de jouer ma vie sur chaque édition. Depuis neuf ans qu’il existe, le festival Beauregard a connu plus d’années déficitaires que l’inverse. Ce qui nous sauve c’est que chaque «mauvaise» édition a été suivie par une meilleure. Donc on joue à ça depuis neuf ans. Mais la vérité, c’est que Beauregard ne pourrait pas assumer deux éditions déficitaires de plus. Si cela devait arriver, oui effectivement, je ne peux pas garantir que le festival continuerait.