La Voix - Le Bocage

Il avait provoqué une rixe, le gendarme conteste sa mutation à Vire

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Le tribunal administra­tif de Caen a étudié mercredi 8 mars 2017, la demande d’un gendarme de Torigny-sur-Vire (Manche), qui conteste sa « mutation forcée » en juin 2015 à la brigade de gendarmeri­e de Vire (Calvados).

La décision de le muter a été prise par sa hiérarchie suite à une rixe qu’il a provoquée à proximité de la discothèqu­e « Le Skull » à Giéville (Manche), en novembre 2014. Ivre après avoir consommé six verres d’alcool, cet adjudant de gendarmeri­e, chef du groupe des enquêteurs de Torigny-sur- Vire, « s’était même vanté d’être gendarme pendant la bagarre » , a souli- gné le rapporteur public. Il avait ensuite résisté au moment de son interpella­tion « par ses collègues » . Le militaire avait alors écopé d’une mise aux arrêts de 30 jours.

L’image de la gendarmeri­e

Pour le magistrat, cette bagarre a eu « une résonance particuliè­re dans la région » . Elle a nui à l’image de la gendarmeri­e. Il a donc préconisé de rejeter sa demande d’annulation de mutation pour raison de service.

Son avocat a lui estimé mercredi que cette mutation forcée provoque aujourd’hui une dégradatio­n de la situation profession­nelle de son client puisqu’elle s’est opérée « sur un emploi qui ne correspond pas à son grade » . En outre, il a rappelé qu’une sanction disciplina­ire doit être motivée et que l’administra­tion ne peut muter un agent que « si c’est dans l’intérêt du service » .

Une demande d’annulation

L’avocat du gendarme s’est appuyé sur les témoignage­s de collègues et supérieurs pour assurer que la présence de son client au sein de la brigade de Torigny-sur-Vire « ne gêne en rien le fonctionne­ment du service » . Selon lui, le délai de 7 mois écoulé entre les faits et la décision de muter son client le prouve à lui seul.

Réfutant le fait que l’action de son client aurait « clairement nui à l’image de la gendarmeri­e » , son avocat a également mis en avant le témoignage du maire de Giéville. L’élu, « bien placé pour savoir ce qui se dit chez lui » , assure n’avoir entendu « aucune rumeur, aucun ragot » suite à la bagarre.

Le conseil du militaire, qui a estimé qu’il n’y a aujourd’hui aucune preuve qui permet de justifier cette mutation forcée vers la brigade de gendarmeri­e de proximité de Vire, a demandé son annulation ainsi que 2 500 € pour frais de justice.

Le tribunal administra­tif de Caen, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision dans deux semaines. /BM (PressPeppe­r)

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