« On ne quitte pas son pays de gaieté de coeur »
Vendredi 10 mars, le cinéma Paradiso d’Aunaysur-Odon projetait le documentaire de Nathalie Loubeyre « La mécanique des flux » Le film était suivi d’un débat avec le producteur Eric Jarno, Philippe Clément de l’association Génériques et de membres de l’Association Solidarité avec Tous les immigrés du Calvados (ASTI).
Aunay-sur- Odon.
Le documentaire, tourné entre 2011 et 2014, a valorisé les raisons pour lesquelles les migrants fuient leurs pays. Il a été filmé en Europe à différentes frontières, lieux de passage des migrants. Au début du film, on ne voit que les traces des migrants puis on distingue leurs silhouettes à travers des appareils militaires. Le film débute par l’Hymne à la joie, hymne européen chanté par des manifestants de différents pays, il veut montrer l’Europe comme un territoire unifié. Les migrants ont beaucoup de mal à trouver une place puisqu’ « on ne veut pas d’eux quand ils sont vivants ni quand ils sont morts » . Ils partent de la mort pour aller vers la vie, en prenant le risque d’être enterrés dans une autre terre et avant d’avoir réalisé leur rêve.
« Avec ce film, on se rend compte des bêtises dites sur les migrants. On ne quitte pas son pays de gaieté de coeur, on le quitte parce que sa vie est en danger » , insiste Patrick membre de l’ASTI.
« Plus on ferme les frontières, plus on engendre de la mort, ajoute Eric Jarno, ces mouvements migratoires ont toujours existé. Dans ce film on ne parle pas des migrants écologiques. »
Éric Jarno explique ensuite comment la réalisatrice a travaillé pour réaliser ce film : « il n’y a pas eu de mise en danger de l’équipe de tournage qui était composée de la réalisatrice et de son mari. Les images militaires nous ont été données par les gardes frontières croates. Nathalie Loubeyre a su mettre en avant l’importance du regard des migrants qu’elle a rencontrés. Elle est porteuse de la parole des migrants mais ne parle pas à leur place » .