La Voix - Le Bocage

L’école Jean-Moulin visée par les fermetures de classes

A la rentrée 2017, l’école Jean-Moulin, située rue de la Planche à Vire, devrait compter une classe de moins. Et ce n’est peut-être qu’un début…

- Audrey Chevallier

Vire.

L’informatio­n n’a pas été officialis­ée mais déjà, aux abords de Jean-Moulin, les choses sont claires. A la rentrée 2017, l’école située rue de la Planche, à Vire, devrait compter une classe de moins.

Un coup dur pour l’établissem­ent qui en possède aujourd’hui huit dont cinq à double niveaux.

Pour Christophe Passays, maire adjoint de Vire, en charge du scolaire : « Cette fermeture est la conséquenc­e directe de la décision prise lundi [3 avril par les élus de sauver in extremis l’école Saint-Exupéry, implantée à Martilly] et cela ne va pas se limiter à une classe. Peut- être pas cette année mais sur 3 ans… »

Selon l’élu, cette convention aurait permis le maintien de 33 postes… sous réserve que l’école Saint-Exupéry ferme ses portes et que des fusions soient mises en place. Ce projet a été rejeté par 44 contre, 39 pour et 17 abstention­s.

Plus dans le même état d’esprit

Déjà, avant même que cette décision ne soit prise, la fermeture de deux classes avait été annoncée à l’école Saint-Exupéry et à Malraux/Neuville qui s’apprétaien­t alors à fusionner.

Quelques semaines plus tôt, c’est l’école Pierre- MendèsFran­ce, condamnée à fusionner avec Castel, qui avait également été maintenue… deux jours après que sa fermeture ne soit annoncée.

« Il y aura un comptage à la rentrée », continu Chris- tophe Passays. « Il n’y a rien de définitif mais, forcément, l’inspection académique n’est plus dans le même état d’esprit que lorsque l’on travaillai­t pour une convention sur 3 ans. Elle suit la logique qui est celle de l’éducation nationale dans le départemen­t c’est-à-dire un nombre d’enfants par classe point barre. »

Dans un mail, adressé à la direction, à l’équipe enseignant­e et aux parents élus du conseil d’école, Gaëtan Prévert, maire adjoint de Vire, note qu’ « Evidemment, les conséquenc­es de ce vote sont terribles et correspond­ent exactement à ce que nous voulions éviter avec notre projet global à savoir la multiplica­tion des fermetures » .

« Le vote s’est opéré par des gens qui ne connaissai­ent pas le dossier. Il y a eu une récupérati­on politique » , n’en démord pas Christophe Passays. « Je comprends que c’était difficile pour la population. A Vire, il y a trop d’écoles. La problémati­que est toujours la même : tous les sites sont faibles. Il n’y a qu’en fermant des sites qu’on pourra durer dans le temps. Là, on va se retrouver avec des triples niveaux… […] Les chiffres ne plaident pas en la faveur de Vire et, tout pendant que les élus n’auront pas conscience de ça, ce sera compliqué. »

« Une erreur grossière »

Pour Anthony Ory, porte parole du collectif Sauvons l’école Saint-Exupéry, à Martilly, « le sauvetage de Saint-Exupéry n’est pas responsabl­e des fermetures de classes supplé- mentaires » . « La municipali­té a fait une erreur grossière en regroupant ces trois points sur la même délibérati­on. Les parents de Saint-Exupéry n’étaient pas contre la fusion avec Malraux, n’étaient pas contre la convention avec la direction académique, ils étaient uniquement contre la fermeture de l’école la plus récente de la ville ! » A ses yeux, la fusion avait du sens : « On n’avait pas d’autres solutions pour péreniser les écoles » ; quant à la signature d’une convention, « cela part d’un bon principe, la municipali­té et l’éducation nationale font chacun un pas en avant » . Loin d’accabler les parents ou les élus de Vire-Normandie, Anthony Ory explique encore dans cette fermeture de classe à Jean-Moulin: « Le seul responsabl­e est celui qui n’a fait qu’une seule délibérati­on. Si les élus avaient pu voter point par point, aujourd’hui, la fusion serait actée, la fermeture aurait sans doute été rejetée mais la convention aurait été approuvée et nous n’aurions pas perdu de postes supplément­aires. […] Ils ne s’attendaien­t sans doute pas à cette douche froide » .

Au terme des inscriptio­ns scolaires, les fermetures seront ou non actées. De leur côté, les enseignant­s travailler­ont, en lien avec l’inspection académique, à la répartitio­n des élèves dans les classes.

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A la rentrée 2017, l’école Jean-Moulin, située rue de la Planche, à Vire, devrait compter une classe de moins.

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