La Réforme protestante hier et aujourd’hui
Yves Noyer, président de l’association chrétienne oecuménique de Normandie, donnera une conférence le jeudi 20 avril prochain, salle SainteThérèse à Vire, intitulée « Regard sur l’Évangile de Luther et Calvin ».
En 1517, Martin Luther jeta les bases du Protestantisme avec ses 95 thèses condamnant le commerce des indulgences pratiqué par l’Église catholique, et plus durement encore, les pratiques du haut clergé et de la papauté. En 1536, Jean Calvin (1509-1564) a rédigé l’« Institution de la religion chrétienne », fondement de la théologie protestante en France.
Interprétations des évangiles
« À l’occasion des 500 ans de la Réforme, nous voici donc au coeur du débat qui secoua toute la communauté chrétienne et alimenta, no- tamment, les guerres de Religion » , explique Denis Blech, membre de l’Église protestante unie. De nettes dissensions sur l’interprétation des Évangiles provoquèrent également de sévères crispations. « Les réformateurs affirmant que la Bible était la seule autorité pour toutes les questions relatives à la foi et à la pratique, allant à l’encontre des déclarations de l’Église de Rome, qui, depuis saint Augustin, déclarait que l’Église seule pouvait définir le sens exact et la bonne interprétation de la Bible. »
Compréhension mutuelle
Paul Peytremann, membre de l’Église protestante unie, rappelle le message de l’Évangile mis en valeur par Martin Luther dans le contexte politique et religieux de l’époque. « Et aujourd’hui, comment porter ce message dans le monde qui nous entoure ? » interroge-t-il. Thérèse Anquetil, responsable oecuménique pour la paroisse Saint-Jean du Bocage, insiste sur la nécessaire poursuite du dialogue oecuménique et la recherche d’une compréhension mutuelle. « Nos différences sont une richesse. »
D’ailleurs, le pape François a, récemment, déclaré que « l’in- tention de Martin Luther, il y a 500 ans, était celle de réformer l’Église, et non de la diviser » . Mais, d’autres voix discordantes se font entendre,
comme celle du cardinal italien Carlo Caffara : « Luther est la source de toutes les dégradations de la modernité » , a-t-il lancé.
S’il y a certaines résistances au niveau institutionnel, « la recherche de l’unité des Chrétiens doit être poursuivie au
niveau des paroisses » , souligne Etienne Fels, président du Conseil presbytéral de l’Église protestante unie du Bocage normand. Enfin, Isabelle Berthelier, déléguée à l’oecuménisme pour le diocèse de Bayeux- Lisieux, tient à rappeler que grâce au concile Vatican II (1962-1965) une nouvelle impulsion a été donnée au mouvement interconfessionnel.
Le jeudi 20 avril à 20 h 30, salle Sainte-Thérèse, rue de la Mondrière à Vire. Conférence-débat « Regard sur l’Évangile de Luther et Calvin », par le pasteur Yves Noyer.