Le Festival Ado est gravé dans le marbre !
Le théâtre du Préau, jusqu’alors Centre dramatique régional de Vire, codirigé par Pauline Sales et Vincent Garanger, vient de décrocher le label Centre dramatique national. L’annonce a été publiée au Journal officiel du jeudi 30 mars. Le décret d’application paraîtra le 1er juillet prochain. Autre avantage primordial, qui en réalité sous-tend une démarche pédagogique innovante, est l’inscription du Festival ado dans la charte des missions de service public du théâtre du Préau. Sa pérennité est donc garantie, audelà même du dernier mandat assuré par les actuels codirecteurs.
Pourquoi créer un Festival ado ? « Nous sommes partis d’un constat simple : le public ado boudait le théâtre » , explique Vincent Garanger. D’où l’idée de conquérir ce public, qui, selon les statistiques nationales, fréquente à plus de 90 % les salles de cinéma. Pourcentage qui s’effondre à 30 % quand il s’agit de spectacles vivants ! « Pourtant, l’art dramatique est le cadre idéal qui favorise une réflexion sur la condition humaine, celle qui nous réunit tous. »
Franchir la porte
Le célèbre dramaturge Bertolt Brecht voulait briser le rapport entre la scène et la salle. Pour le théâtre du Préau, il s’agissait dans un premier temps, de briser les a priori empêchant les ados de franchir la porte même du théâtre. Deux idées surgissent alors. « Proposer des thématiques qui s’adressent plus spécifiquement aux ados. Et propulser les ados sur scène, dans des conditions professionnelles. » Le lien créé avec les établissements scolaires et les structures culturelles de la ville est également essentiel. Le sociologue Philippe Coulangeon rappelle que les territoires où les taux de fréquentation des théâtres sont les plus élevés « sont aussi ceux où la politique de démocratisation de la culture s’articule le plus avec la politique de l’éducation » . Il faut le répéter, car il n’y a pas d’alternative. C’est un tandem indissociable. Riche d’une valeur ajoutée irremplaçable, « en contribuant à réduire les écarts liés à la transmission familiale des habitudes cultu- relles » . Et, d’autre part, en exerçant, plus tard, « un effet déterminant sur les attitudes observées à l’âge adulte » .
« De plus en plus d’observateurs de toute la France viennent nous interroger sur la manière dont on a pensé et organisé ce festival » , confirme Vincent Garanger. Reconnu à l’échelon national, le concept se décline désormais à Thionville, à Lorient, à Clermont-Ferrand, à Rodez, etc.
Programme
La création : « Taisez-vous ou je tire » de Métie Navajo, mise en scène Cécile Arthus, avec 7 comédiens et 3 apprentis comédiens. Théâtre du Préau. Le mardi 2 mai à 20 h 30. Le jeudi 4 mai à 10 h. Le vendredi 5 mai à 10 h et 14 h. Le samedi 6 mai à 20 h 30.
Créations ados sur scène : « Les Apprentis sorciers » mise en scène François Stemmer, avec 5 jeunes issus des lycées virois. Parvis Notre-Dame. Le mercredi 3 mai à 18 h. Le jeudi 4 mai à 10 h. Le vendredi 5 mai à 18 h.
« Bim dans ta rue » , par le collectif Bim : Pierre CUQ, Marion Petit-Pauby, Noé Mercier, Julie Reilles, Héléna Sadowy et 18 collégiens volontaires issus des collèges de Céaucé-Passais, Saint- Sever, Tinchebray. Rue Chênedollé, le mercredi 3 mai à 16 h 30. Les quatre spectacles accueillis et l’intégralité du programme à découvrir sur http:// lepreaucdr.fr/fado/