AGRICULTURE. Le bio, une solution à la crise ?
Jeudi 6 avril, 120 élèves et stagiaires de l’enseignement agricole bas-normands étaient attendus à Tracy-Bocage pour la 4e ferme ouverte de la Reine Mathilde. Objectif : découvrir l’agriculture biologique.
La journée était organisée en plusieurs ateliers, six au total, afin de découvrir comment fonctionne cette ferme laitière qui a été choisie en 2010 par Stonyfield France, un transformateur pour Danone, afin d’être le porte- étendard du projet Reine Mathilde. Installé depuis 1998, Carl Guilbert a décidé de se lancer dans le bio, d’abord par curiosité. « Ça m’intéressait d’apprendre, et les résultats semblaient très satisfaisants. »
Une connaissance que sont venus acquérir les élèves, notamment en ce qui concerne les rotations céréalières et la rotation des terres à luzerne. L’exploita- tion possède une grande diversité de cultures, avec des prairies temporaires de 60 ha, des prairies naturelles de 80 ha, ainsi que neuf autres cultures. Elles sont toutes destinées à l’autoconsommation et à la fourniture de concentrés.
Pour l’exploitant, la hausse en termes de récolte est considérable, 20 quintaux de plus à l’hectare de céréales.
427 € par 1000 litres
Un atelier a particulièrement retenu l’attention des élèves, celui de Thierry Métivier de la chambre d’agriculture. Par plusieurs graphiques, l’intervenant explique aux élèves les avan- tages du bio, notamment en ce qui concerne l’excédent brut d’exploitation. Ce dernier est en constante augmentation, et atteignait 321 € par 1000 litres en 2014.
Une vraie réussite puisqu’il était de 239 € par 1000 litres la même année en moyenne dans les élevages conventionnels. Une réussite qui s’explique par le prix d’achat supérieur du bio, qui se situait à 427 € par 1000 litres en moyenne dans l’Ouest de 2009 à 2014.
Que des avantages ?
Certaines élèves étaient tout de même interrogatifs, voire critiques quant à la solution de l’agriculture bio. L’un d’entre eux a notamment fait remarquer qu’en 2011, il y avait eu une surproduction de lait bio. Cette dernière s’expliquait par la conversion massive d’exploitation, à la recherche d’une solution.
Si Thierry Métivier ne conteste pas cette réalité, il répond tout de même que la consommation de bio augmente de 20 % par an, et qu’il y a seulement 5 % de fermes bios en Normandie. Si le but de la journée n’était pas de convertir à tout prix au bio, les élèves ont dû y réfléchir sur le chemin du retour.