La Voix - Le Bocage

SOCIAL. À la recherche de familles d’accueil

Dans le Bocage, 75 assistants familiaux accueillen­t une centaine d’enfants placés pour la grande majorité d’entre eux sur décision judiciaire mais également administra­tive.

- Laura Baudier

Mardi 25 avril, la circonscri­ption d’action sociale du Bocage a réuni à l’IUT de Vire les assistants familiaux, c’est-à-dire les profession­nels accueillan­t les enfants confiés à la protection de l’Enfance en vertu d’une décision administra­tive pu judiciaire.

Une fois recrutés par le départemen­t, les assistants familiaux, également appelés « familles d’accueil » , deviennent salariés de celui- ci. Ils suivent et accompagne­nt au quotidien les enfants placés sous leur protection : « Ce sont les éducateurs du quotidien, ils assurent un suivi 365/365jours » , explique Sabrina Mezange, adjointe à la responsabl­e de circonscri­ption et responsabl­e du pôle accueil familial (qui fait partie de la circonscri­ption d’action sociale du Bocage).

La mission de l’assistant( e) familial(e) est d’accueillir l’enfant, le choyer, le faire participer à la vie de la famille et l’entourer d’affection. Il doit également travailler en collaborat­ion avec les équipes du conseil départemen­tal du Calvados, chargées de veiller au développem­ent de l’enfant et à l’évolution de sa situation.

« Les liens qui se créent avec les enfants sont très forts même s’il n’y a pas de liens familiaux » , souligne Michel Diavet, assistant d’accueil à Saint-Charles-de-Percy. « Les assistants doivent restaurer, réparer les enfants, leur montrer qu’ils sont dignes d’êtres aimés » , ajoute Sabrina Méazange.

Si 75 assistants familiaux travaillen­t pour le départemen­t, ils sont toutefois plus nombreux à être agréés car « une fois qu’il a son agrément, délivré pour cinq ans, l’assistant familial peut également travailler pour d’autres organismes » , explique la responsabl­e du pôle accueil familial.

Un assistant familial peut accueillir jusqu’à trois enfants, et jusqu’à cinq pour un couple d’assistants familiaux.

Des enfants du Bocage

Les enfants accueillis dans les différente­s familles d’accueil sont essentiell­ement des enfants du Bocage, pour des raisons pratiques, afin qu’ils puissent être en lien avec leur famille d’origine. Si certains droits de visite se font en lieux neutres, d’autres sont médiatisés par un technicien d’interventi­on sociale et familiale (TISF) au domicile des parents biologique­s de l’enfant. En ce qui concerne les fratries, « s’il y a du sens, on essaye de laisser les frères et soeurs ensemble » , explique Sabrina Mézange.

Les enfants placés dans les familles d’accueil le sont pour une durée allant de quelques mois à plusieurs années, à l’instar de la jeune fille aujourd’hui âgée de 19 ans et placée dans la famille Diavet depuis maintenant 12 ans, en fonction de la situation familiale du mineur : « Dans un souci de pérennité des liens, nous essayons de laisser les enfants le plus longtemps dans leur famille d’accueil. Mais parfois les liens d’attache qui ne se créent pas, alors on va chercher une autre famille d’accueil ou voir si un membre de la famille biologique de l’enfant veut bien l’accueillir car on privilégie les liens familiaux. On peut également envisager un placement collectif » , souligne la responsabl­e du pôle accueil familial.

Des mineurs mais pas seulement

À sa majorité, possibilit­é est donnée au jeune d’adhérer à un contrat d’accueil social majeur : « On accompagne jusqu’à 21 ans : une fois majeurs, on demande aux jeunes s’ils souhaitent poursuivre ou être accompagné­s mais il n’y a rien d’imposé. »

En 2015-2016, 15 à 20 sorties ont été enregistré­es dans le Bocage : les jeunes retournent au sein de leur famille biologique, sont réorientés ou deviennent autonomes.

Des besoins qui se font sentir

Si jusqu’il y a encore quelque temps, le Bocage ne manquait pas d’assistants familiaux, le besoin commence légèrement à se faire sentir : « Les équipes du Bocage ont été sollicitée­s car le départemen­t manquait d’assistants et Vire est limitrophe avec d’autres départemen­ts et nous avons dépanné l’Orne par exemple mais du coup on en a moins… Donc s’il y a des vocations, elles sont les bienvenues ! » , sourit Sabrina Mézange. « Nous avons besoin de profils d’accueil différents au regard de l’histoire de l’enfant, de ses problémati­ques, de ses besoins » , ajoute-t-elle.

La disponibil­ité et l’amour des enfants sont bien entendu deux critères capitaux pour exercer ce métier. Une fois la demande d’agrément effec- tuée, l’intéressé( e) recevra la visite de travailleu­rs sociaux en vue d’une enquête. Au bout de quatre mois, une réponse sera transmise au candidat. Si elle est positive, il recevra son agrément. L’employeur d’un(e) assistant(e) familial(e) peut-être une personne morale de droit public ou de droit privé. Un stage de 60h et une formation obligatoir­e de 240h devront ensuite être suivis par l’assistant familial. Mais attention, « ce n’est pas un métier à domicile ! » , souligne les profession­nels du pôle accueil familial. Un(e) assistant(e) familial(e) est rémunéré(e) environ 950 € par mois par accueil ( sans les frais d’entretien de l’enfant).

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