La Voix - Le Bocage

500 ans de la Réforme : du schisme au dialogue oecuméniqu­e

-

Jeudi 20 avril, salle Sainte-Thérèse, Yves Noyer, président de l’Associatio­n chrétienne oecuméniqu­e de Normandie, a dressé un panorama très instructif des 500 ans de la Réforme protestant­e.

En préambule, le père Philippe Cenier, prêtre coordinate­ur du Pôle missionnai­re de Vire, a tenu à souligner que, du côté catholique, « le but n’est pas de juger nos prédécesse­urs, ce n’est pas notre rôle. » Citant le pape François, il a précisé : « On ne peut pas annuler ce qui a existé. La souffrance des uns et des autres. Mais, nous ne voulons pas permettre que le poids des fautes passées continue à empoisonne­r nos rapports. »

Lui emboîtant le pas, le pasteur Yves Noyer a déclaré : « Ce que nous pouvons faire, c’est tirer les leçons de l’histoire. Et ne pas répéter les erreurs du passé. »

Protestati­on de la Réforme

Il a poursuivi en évoquant les diverses causes de la Réforme. Tant sur le plan spirituel et théologiqu­e que sur le plan politique. « Quoi qu’il en soit, les 95 thèses que Martin Luther (1483-1546) aurait affichées sur la porte de l’église de Wittemberg le 31 octobre 1517, sont considérée­s comme l’événement fondateur du protestant­isme. » En cause, l’affaire du commerce des indulgence­s. C’est-à-dire la possibilit­é de monnayer l’accès au Paradis. Mais Yves Noyer a soutenu que « si les réformateu­rs en étaient restés à des contestati­ons, il n’y aurait pas eu de Réforme » . Pour lui : « La protestati­on de la Réforme est plus importante que la contestati­on des indulgence­s. La référence à la Bible, comme norme, étant une des principale­s motivation­s des réformateu­rs. »

Il a rappelé que, « commencée par Martin Luther et plus tard par Jean Calvin (15091564), la Réforme a touché une grande majorité de l’Europe du Nord-Ouest » .

Aspects négatifs

Il n’a pas occulté, non plus, les aspects contestabl­es de la pensée de Martin Luther et de celle de Jean Calvin. Notamment l’attitude de Martin Luther envers les Juifs, ou sa prise de distance, en 1524, à l’encontre des paysans insurgés, qui voulaient se libérer du servage. Le pasteur a réfuté également la doctrine de la double prédestina­tion, énoncée par Jean Calvin : Dieu aurait choisi de toute éternité ceux qui seraient graciés et ceux qui seraient damnés. « Ce qui est contraire au message biblique qui enseigne la liberté de l’homme. »

Pour terminer le pasteur Yves Noyer a de nouveau insisté sur la démarche oecuméniqu­e qui permet d’écouter et de dialoguer. « Car nous sommes en relation fraternell­e pour manifester le dynamisme de l’Evangile. »

 ??  ?? Le pasteur Yves Noyer, président de l’Associatio­n chrétienne oecuméniqu­e de Normandie.
Le pasteur Yves Noyer, président de l’Associatio­n chrétienne oecuméniqu­e de Normandie.

Newspapers in French

Newspapers from France